Le musée des Arts décoratifs (Paris 1er) ouvre ses portes à un invité de renom, l’ours en peluche, pour partager son histoire extraordinaire...Phénomène récent et annonciateur, les ours en peluche investissent depuis quelques années l'espace public, installant leurs grosses bedaines aux fenêtres de librairies ou encore attablés aux terrasses de restaurants et cafés.
L'expo Mon ours en peluche du MAD tombe à pic, ouvrant quelques semaines avant les fêtes de Noël et nous rappelant, en ces années post-Covid, que le plantigrade le plus fort reste le roi incontesté des jouets, à peine concurrencé par le lapin, qui essaie sur le plan marketing de lui prendre des parts de marché. Riche et divertissante, l'expo Mon ours en peluche nous présente 130 ours en peluche issus des 15 000 jouets de la riche collection du musée.
Elle s’ouvre sur une introduction historique de l’ours à travers les âges, depuis les représentations préhistoriques jusqu’aux légendes du Moyen Age. La première section plonge le visiteur dans une forêt imaginaire, mettant en scène la transformation de l’ours féroce en un compagnon doux et rassurant. Un tournant décisif est présenté avec la naissance du célèbre Teddy Bear en 1902, inspiré par un geste symbolique du président américain Theodore Roosevelt. Teddy Bear est en quelque sorte l'acte fondateur de l'ours en peluche et de sa prolifique réussite commerciale durant des décennies.
Les nombreuses salles du parcours de cette expo ludique et immersive, dont l'on saluera au passage le raffinement de la scénographie, entraînent le visiteur à connaître qui se cachent derrière ces ursides en peluche. Ainsi, l'on découvre les célèbres marques de jouets comme la saga allemande Steiff ainsi que l'imagination débordante d'artistes ou de créateurs de mode. Enfants et parents retrouveront donc des figures emblématiques comme Winnie l’ourson, Paddington, Petit Ours Brun et Les Bisounours mais aussi des créations plus confidentielles.
L'expo nous rappelle aussi la puissante fonction sociale de l'animal en peluche, car il peut avoir une fonction réconfortante dans des institutions comme l’école, l’hôpital ou même au travail durant des négociations. (Symbole par excellence du cocooning, il est de plus en plus utilisé par les thérapeutes.) On y verra, par exemple, des doudous aux couleurs apaisantes, petites chauves-souris fabriquées dans des tissus issus des draps des hôpitaux de Paris.
Elles sont l'oeuvre de Benoît Piéron, créateur dont les oeuvres sont inspirées par le compagnonnage de sa maladie. D'autres artistes aussi diversifiés que Jeremy Scott, Patrick Lavoix, Mike Kelley ou Arlette Messager proposent une savoureuse interprétation de l'ours. L'on signalera au passage le « clinquant » ours en peluche - en métal et fourrure synthétique (!) de Paco Rabanne - et l'hilarant et surréaliste Chubby Baloo chair de Pauline Montironi, designeuse belge qui associe dans son travail fauteuil et doudous.
Expo Mon ours en peluche
Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
107, rue de Rivoli
Paris 1er
horaires : du mardi au dimanche de 11 h à 18 h
- nocturnes dans les expositions temporaires le jeudi, le samedi jusqu'à 21 h et le dimanche jusqu'à 20 h
jusqu'au 22 juin 2025
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