Six by Six
Cette semaine BLOG DE PHACO vous recommande trois disques : le remuant et mélodique Beyond Shadowland du trio prog heavy Six by Six ; Blue Electric Light, opus gorgé de soul et de rock râpeux, qui signe le grand retour de Lenny Kravitz ; enfin Matinee Idols de l'auteur-compositeur interprète français Johan Asherton, qui nous propose un album solaire et poétique !
Juste deux ans après un bel opus éponyme aux influences rock progressif le trio Ian Crichton (SAGA), Nigel Glockler (SAXON) et Robert Berry (3 avec EMERSON & PALMER) refait surface avec Beyond Shadowland (11 titres), disque subtilement hybride et étrange. L'opus confirme à la fois l'impressionnante technicité de Crichton, redoutable guitariste - quelque part entre Alex Lifeson et Ritchie Blackmore - ainsi que la puissance de feu et le savoir-faire mélodique du groupe écartelé entre classieux heavy rock (« Arms of a Word », « Titans ») et réminiscences prog ( « Wren », « One Step »).
Proche par l'esprit de groupes comme ASIA et FLYING COLORS et sans être un clone de SAGA (même si l'influence est bien réelle), SIX BY SIX charme par la simplicité capricieuse de ses circonvolutions pop/metal/FM/space/jazz rock. Même si parfois l'exercice peut paraître prévisible il semble que le Canadien Crichton, à travers ses acrobatiques parties de guitare, ait trouvé une formule musicale idéale en osmose avec le chant inspiré de Berry et la frappe teigneuse du batteur Glockler, proche d'un John Bonham (LED ZEPPELIN) !
Beyond Shadowland, Six by Six, Inside Out Music, 2024
2
Cinq ans après Raice Vibration le chanteur américain nous revient avec un disque copieux de 12 titres. Avec sa maîtrise habituelle Kravitz plaque sa robuste voix à des influences soul, funk et electro. Même si certains titres se profilent inégaux l'on est agréablement surpris par ce Blue Electric Light. Le timbre original de Kravitz et son élégante façon de mêler rock et funk le classe sans doute parmi les meilleurs chanteurs d'origine afro (Stevie Wonder, James Brown).
Par ailleurs, les intonations de sa voix se profilent variées : crooner sur « It's just another fine Day », titre aux contours de pop soul légère typiquement américaine se greffant sur un délicat crescendo guitare-batterie-claviers. Quant à « Tk421», c'est un typique exercice à la James Brown alignée sur des cuivres et une rythmique funky style CHIC. Plus méditative, « Blue Electric light » est une chanson atmosphérique, appuyée par un chant sobre et des parties de guitare évanescentes. Au final, par ses talents de producteur et de multi-instrumentiste, Kravitz avec ce 12e album nous propose un plat musical des plus consistants !
Blue Electric Light, Lenny Kravitz, Roxie Records/BMG, 2024
3
Deux ans après Machines médiévales l'on retrouve l'ancien leader des FROGGIES dans un disque tout inspiré par l'univers du Hollywood des années 30 à 50. Avec ce Matinee Idols (12 titres), Johan Asherton - qui mène tambour battant une intéressante carrière solo depuis 1988 - nous propose un disque alerte et nostalgique. Le terme « matinee idols » désigne un jeune premier. Le Rouennais traverse ce disque conceptuel avec un certain désenchantement postfestif comme dans la chanson « Tinseltown », qui évoque des jeunes acteurs et actrices que l’on a jeté à la poubelle une fois passé leur moment de popularité. L'on signalera aussi « Take A Chance With Me » (en bonus track), belle reprise de ROXY MUSIC dans laquelle le timbre d'Ashton oriente la chanson de Bryan Ferry vers une résonance mélancolique.
Pour ce 16e album solo aux accents folk rock le talentueux songwriter est accompagné par la chanteuse Mohini, le pianiste Tony Baker, la choriste Eva Dambry-Royou, le violoniste Frédéric Jouhannet et la violoncelliste Mathilde Poinsignon. Du dylanesque « Enfant terrible » au countrysant « Paramour » aux accents de Leonard Cohen, titre enrobé d'un saxo et de légers choeurs, au « Lay lady lay » reprise de Bob Dylan, ce disque lumineux constitue une bonne occasion pour découvrir un univers artistique plutôt confidentiel !
Matinee Idols, Johan Asherton, Smap Records, 2024
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