Blog de Phaco ?
C'est un blog culturel généraliste qui paraît tous les lundis depuis 2011. Vous y trouverez des chroniques dans les domaines suivants : Livres, Théâtre, Cinéma, Musique, Arts, Architecture, Patrimoine/Tourisme.
Excellente lecture !
(Thierry de Fages)
Dans l'ouvrage Atlas des utopiesOphélie Chavaroche et Jean-Michel Billioud nous proposent une intéressante synthèse des plus fous et ambitieux projets, du XVIe siècle à aujourd'hui.
Dans le sens courant, une utopie est un projet d'organisation politique ou un idéal qui ne tient pas compte des contraintes de la réalité ou de faits objectifs. Par extension, c'est un projet ou une idée qui apparaît comme irréalisable, illusoire ou chimérique.
Ophélie Chavaroche et Jean-Michel Billioud ont eu la bonne idée d'en établir une liste significative et de proposer en même temps une fine analyse et une approche historique d'utopies emblématiques, du rêve de Thomas More avec l'île d'utopie à Wangari Muta Maathai, l'éco-féministe kényane, voulant alerter les Africaines du sort de leur forêts en passant par Ponte City, une tour à utopie variable bâtie à la gloire de l'apartheid.
Grandeur des volcans, douceur des plaines : il fait bon vivre en paix en Islande.
Méthodiquement, les auteurs ont disséqué tous ces rêves éveillés, orientés vers le meilleur ou le pire des mondes ! Illustré de photos, plans et cartes anciennes, cet ouvrage de 256 pages, truffé d'informations historiques, nous trace une synthèse vibrante de tous ces projets réunis dans le but de servir de modèles d'organisation politique et sociale.
Le temps d'une semaine, le désert devient la scène de spectacles improbables.
Chronologiquement, le premier auteur considéré comme utopiste fut Thomas More qui, dans Utopia (1516), décrivait une île imaginaire formant un Etat idéal, inspiré par la République de Platon, où l'on ne travaillait que 6 heures par jour, où la propriété privée était bannie et où régnaient l'égalité et la vertu. Sacré programme!
Les terrasses arborées des immeubles écologiques de Milan, en Italie.
Depuis pas mal d'eau a coulé sous les ponts. Et les auteurs ont recensé également celles moyennement connues comme les « Géonefs » de l'architecte américain Michael Reynolds, étonnantes constructions proposant un habitat simplifié au Nouveau-Mexique pour répondre au début des années 1970 aux problèmes écologiques ou encore les machines futuristes à habiter de Buckminster Fuller, qui souhaitait dans le contexte de la crise de 1929 proposer une habitation fabriquée en série et facile à monter afin de répondre aux besoins urgents des mal-logés.
Le projet Mars Ice Home, développé par la NASA, utilise des panneaux de glace pour protéger les « martionautes » des radiations cosmiques.
Au coeur même de la politique et dans le sillon de Mai 68, son utopie la plus connue, les auteurs nous rappellent celle, hors du commun de l'université de Vincennes ou celle du collectif Adret, qui, en 1977, proposait de réduire le temps de travail à deux heures incompressibles tout en garantissant une meilleure qualité de vie. Dans Atlas des utopies, Ophélie Chavaroche et Jean-MichelBillioud nous rappellent magistralement que les lanceurs d'alerte ont toujours existé !
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