Cet ouvrage propose d'analyser comment Marseille a été filmée, à travers un corpus de films qui y ont été tournés entre 1921 et 2011, dans une double perspective combinant l'approche socio-historique et l'approche esthétique des images cinématographiques. En 1921, Louis Delluc tourne Fièvre à Marseille ; en 2011 Robert Guédiguian sort son quatorzième film tourné à Marseille, Les neiges du Kilimandjaro ; entre ces deux dates Jean Epstein, Alberto Cavalcanti, Marcel Pagnol, Maurice Tourneur, Jean-Pierre Melville, Paul Carpita, René Allio, Jean-Louis Comolli, Denis Gheerbrant, Claire Denis et d’autres ont filmé Marseille. On observe ici comment une ville a été filmée sur presque un siècle et cela permet de s’interroger sur son histoire et sur sa mémoire. Quels événements ayant façonné l’histoire de Marseille entrent dans les films et que reste-t-il d’eux ? Comment se construit une mémoire collective à partir des récits de chaque cinéaste de différentes époques ? Que peut-on lire de la topographie de la ville dans les images filmées ? Apparaît-elle immuable ou changeante ? Le cinéma fabrique-t-il des formes spécifiques de la ville ? Des figures qui permettent de l’arpenter, des points de vue qui permettent de l’appréhender ? A travers un parcours non chronologique, l'ouvrage identifie des lieux, des événements, des figures spécifiques à Marseille, qui font trace pour l’histoire. Un paysage mémoriel se dessine, parfois fait de clichés, figeant la ville dans son décor. Par l’attention aux détails des films, on déconstruit les images pour montrer ce qui échappe au regard, ce que Walter Benjamin a nommé l’inconscient visuel de la ville.
source : éditions Presses Universitaires de Provence
Katharina Bellan (auteur), Traces de Marseille au cinéma - Histoire, mémoire, topographie d’une ville 1921-2011, Thierry Paquot (préfacier), grand format, broché, éditions Presses Universitaires de Provence, collection « Arts. Hors champ », 358 pages, 2021
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