Renée Gailhoustet (1929-2023)
Décédée ce 4 janvier à Ivry-sur-Seine, l'architecte et urbaniste Renée Gailhoustet aura passé une trentaine d’années à mettre en forme son engagement social par le biais d'une vision forte et ambitieuse du logement collectif. Elle était une des rares architectes de logements sociaux qui vivait dans une de ses réalisations (Le Liégat), à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
remise en ligne de la chronique Blog de Phaco (parue le 21 octobre 2019)
du livre
Renée Gailhoustet : une poétique du logement (éditions du Patrimoine)
Exhaustif et agrémenté de 150 illustrations l''ouvrage de Bénédicte Chaljub Renée Gailhoustet : une poétique du logement nous familiarise avec une des architectes majeures contemporaines, qui audacieusement a conçu d'autres formes de logements et d'équipement publics que les modèles en série de son époque.
Renée Gailhoustet - Quartier de la Maladrerie, Aubervilliers, 1975-1985
Renée Gailhoustet est à l’origine de plusieurs constructions reconnues : les logements de la Maladrerie, à Aubervilliers (1974-1984), ceux de l’îlot basilique, à Saint-Denis (1985) ou encore de la rue Etienne-Fajon à Villetaneuse (1996). On lui doit aussi la rénovation du centre-ville d’Ivry-sur-Seine où ont été réalisées, sous sa conduite, de nombreuses opérations de logement. La maison de quartier Jacques Brel de Romainville et les Ateliers de la Montjoie à la Plaine Saint-Denis portent aussi son sceau.
Renée Gailhoustet - Le Liégat, Ivry-sur-Seine, 1971-1982
Conjointement à
Jean Renaudie, elle propose un principe de construction en gradins à Ivry-sur-Seine. Par opposition au zoning et aux grands ensembles,
Renée Gailhoustet préconise une architecture aux espaces et parcours diversifiés, portant ainsi une réflexion inédite sur la ville et le logement collectif. Réalisé sur plus de vingt ans, le centre-ville d’Ivry-sur-Seine est sans doute un des chantiers les plus importants de l'architecte ainsi qu'un laboratoire expérimental initial.
Vue de l'appartement de Renée Gailhoustet, au 4e étage - Le Liégat
De 1962 à 1975, elle y édifia des bâtiments de logements sociaux inspirés de
Le Corbusier : les tours Raspail (1963-1968), Lénine (1966-1970), Casanova (1971-1973) et Jeanne Hachette (1972-1975), ainsi que l’ensemble Spinoza, impressionnant avatar de l’unité d’habitation de Marseille (1966-1973). Soulignant à la fois la modernité et le sous-jacent humaniste des oeuvres architecturales de
Renée Gailhoustet Bénédicte Chaljub a cette jolie formule : « Les réalisations de Renée Gailhoustet illustrent le plaisir de transgresser les règles pour en élaborer de nouvelles qui aboutissent à des espaces invitant au plaisir d'habiter ».
Bénédicte Chaljub,
Renée Gailhoustet : une poétique du logement, éditions du Patrimoine, collection « Carnets d'architectes », 176 pages/150 illustrations, 2019
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