lundi 3 juin 2019

Expo Paris romantique 1815-1848



Dans une expo fleuve le Petit Palais propose de découvrir les années romantiques dans la capitale à travers plus de 600 œuvres. Peintures, sculptures, costumes, objets d’art, mobilier…


A travers une scénographie attractive, qui a comme principal intérêt de faire ressortir les lieux intérieurs et extérieurs de la capitale, le Petit Palais nous propose une déambulation originale dans les quartiers parisiens, de la chute de Napoléon Ier à la révolution de 1848, qui balaya Louis-Philippe, dernier roi des Français. L’expo évite heureusement les travers scolaires et inutilement pompeux d’une simple évocation historique, littéraire et artistique.

Photo Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Etienne Bouhot, Le jardin et le palais des Tuileries vus du Quai d’Orsay, 1813, huile sur toile, Salon de 1814.

On est réellement  transportés dans le grand Paris romantique, aussi bien dans les ateliers d’artistes que dans l’intimité des grandes demeures bourgeoises et aristocratiques. En 8 tableaux le parcours de l’expo nous emporte dans un Paris en permanence changeant, du Palais des Tuileries aux Grands Boulevards. On y découvre  ses lieux multiples de loisirs et de fêtes : cafés, restaurants, théâtres, bals… Les tableaux sont en profusion comme dans la troisième salle intitulée Au Louvre : le Salon. L’on peut y voir la même profusion de styles et de genres qu’à l’époque. Au fil des salles l’on observe toutes les subtilités de cette période romantique, notamment à travers ses amusants chapeaux (de paille ou de soie), ses mobiliers ultrachargés de style Renaissance, Rocaille ou gothique ou simplement à travers des accessoires ou des fringues délicieusement surannés, faisant voyager le promeneur dans le temps.

Photo RMN-Grand Palais/Philipp Bernard
Louis-Léopold Boilly, L’Effet du mélodrame, vers 1830, huile sur toile, Versailles, musée Lambinet.

Les caricaturistes, parmi les plus connus, sont bien représentés (Daumier, Gavarni, Philipon, Grandville)  à travers une série impressionnante de lithographies et de planches.  Leur regard tendre et acide sur leur époque nous renseigne sur les mentalités de la haute bourgeoisie et sur celles des classes populaires. Côté grands hommes,  l’expo n’est pas avare avec de nombreux tableaux - souvent méconnus - d’artistes et d’écrivains : Balzac, Stendhal, Sue, Litz ou Chopin... Au-delà du prisme romantique l’expo constitue une formidable mine de renseignements sur la vie artistique et littéraire ainsi que sur la géographie parisienne du XIXe siècle.

Musée du Louvre, département des Objets d’Art Photo RMN–Grand Palais/Jean-Gille Berizzi
Alexandre Louis Bellangé, Charles-Auguste Questel, Meuble d’appui pour la salle à manger du duc d’Orléans, 1840.

On signalera qu’une salle entière est consacrée à Notre-Dame de Paris. L’espace consacré à la bohême du Quartier latin, lieu emblématique des grisettes, des étudiants fauchés et des artistes en devenir, est particulièrement instructif, comme l’évocation à travers tableaux et document de la famille d’Orléans, relativement méconnue. Originale et marquée par une profusion d’œuvres, cette expo - il faut compter au moins 3 heures pour la parcourir ! - est des plus recommandables.

Expo Paris romantique 1815-1848
Petit Palais
Avenue Winston-Churchill
Paris 8e
horaires : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, nocturne les vendredis jusqu'à 21 h, fermé les lundis

A signaler :
expo « Paris romantique 1815 - 1848, Les salons littéraires » au Musée de la Vie romantique (Paris 9e)

jusqu'au 15 septembre 2019 



Photo Musée Carnavalet/Roger-Viollet
John James Chalon, Bal public, 1818, huile sur toile.


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