Quatre ans après Now What ?! Deep Purple sort inFinite, un opus aussi brillant qu’incisif, faisant la part belle au rock progressif.
Pour ce 20 e disque (10 titres), le mythique groupe anglais des seventies a eu la bonne idée de poursuivre sa collaboration avec Bob Ezrin (Alice Cooper, Peter Gabriel, Aerosmith, Kiss, Pink Floyd), qui avait déjà produit leur précédent disque. Et le résultat se révèle encore meilleur que sur Now What ?! On y retrouvera donc les lignes savamment mélodiques du guitariste Steve Morse, les subtiles envolées « classic rock » du claviériste Don Airey (particulièrement en forme sur ce CD), l’énergique frappe d’Ian Paice, le timbre rauque et percutant d’Ian Gillan ainsi que l’agilité vrombissante de la basse de Roger Glover. Avec inFinite le Pourpre profond semble simplement s’être lâché davantage dans un disque à la fois très rock, très jazzy et très mélodique, affichant sans complexes ses orientations « rock progressif », un genre musical que la formation a d’ailleurs souvent frôlé au fil des cinq décennies de son existence.
Deep Purple 2017
Le disque commence avec le pêchu et mélodique « Time for Bedlam ». On peut y entendre la soufflerie infernale d’un crescendo guitare/batterie/basse/orgue Hammond généreusement ouverte aux sautillants claviers d’Airey et aux vocalises inspirées de Gillan. Ces derniers récidivent avec succès dans « Hip Boots », un séduisant jam blues tout en finesse et en décontraction. A l’écoute de la plupart des titres d’inFinite l’on se rend vite compte que la formation canonique n’a perdu ni de son sans aigu de la composition, ni de son impressionnante technicité, ni de son énergie pulsative. Entre hard-rock reptilien et sonorités groove « On Top of the World » affiche une tonicité certaine avec le chant saccadé de Gillan et un persuasif crescendo guitare/batterie/basse/orgue. « The Surprising » se profile sans doute le titre le plus franchement prog avec des sonorités orientales, planantes et classiques. L’on songe à Yes, aux Flying Colors de « Cosmic Symphony » mais aussi au « Gates of Babylon » du Rainbow de Ritchie Blackmore (l'ex génial guitariste du Pourpre profond). Orienté vers un jazz prog captif, Get Me Outta Here » évolue autour d’une puissante basse-batterie et du chant inspiré de Gillan. On signalera d’autres titres convaincants comme le jazzy « Johnny’s Band » ou le lyrique « Birds Of Prey » propulsé par de belles parties de claviers. Quant à « All I Got Is You », il mêle de délicates lignes mélodiques à de joyeuses envolées psychédéliques, rappelant un peu le lointain et méconnu Fireball (1971). Dans un typique climat de blues/boogie mid-tempo, « Roadhouse Blues » clôt inFinite, rendant hommage à un titre culte du Morrison Hotel (1970) des Doors. Au final, cet inFinite se révèle un excellent opus, en tout cas beaucoup plus percutant que le précédent Now What ?! Il confirme l’étonnante vitalité d’un groupe légendaire à la discographie de plus en plus rare [8 ans s’étaient déjà écoulés entre Rapture of the Deep (2005) et Now What ?! (2013)]!
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