lundi 12 septembre 2022

André Wogenscky, « la rechercherche du beau dans l’utile »

André Wogenscky (1916-2004)
 à l'arrière-plan sa maison de Saint-Rémy-lès-Chevreuse 

André Wogenscky réalise à partir de 1963 l’ensemble des Marquisats à Annecy avec l’architecte Louis Miquel. 


Entré dans l’agence de Le Corbusier en 1935, il en est l’un des principaux collaborateurs [Cité radieuse de Marseille (1952), cantine scolaire à Marçon (Savoie), 1959]. En 1956, il crée son propre atelier. Très attaché à l’organisation des formes dans l’espace, il est un des pionniers du modernisme en France. Œuvres caractéristiques : Maison-atelier de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (1952), Maison de la Culture de Grenoble (1968), Université des Arts de Takarazuka au Japon (1986)... 


Ses débuts sont marqués par plusieurs projets et réalisations en Pays de la Loire : cantine scolaire de Marçon, villa Chupin à Saint-Brévin-les-Pins, lotissement à Saint-Macaire-en-Mauges, maison de retraite à Luçon, immeuble à Angers, plan d‘urbanisme de Montreuil-Belfroy. 

 cantine scolaire (classée Monument historique en 2001) à Marçon (Sarthe), 1959 
 en collaboration avec Le Corbusier

minimaliste, la cantine scolaire est faite de briques et de béton… 




maison de vacances "villa Chupin" à Saint-Brévin-les-Pins, 1960 


Dans une pinède se glissent les droites et les courbes de cette résidence de vacances conçue pour un jeune couple et ses trois enfants. Elle est remarquable par ses espaces et son aménagement intérieurs. 

("André Wogenscky - Carnets d'architectures", Editions du Patrimoine). 





 maison d’habitation de l'architecte André Wogenscky 
et atelier de sculpture de son épouse Marta Pan, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), 1952 



la salle de séjour


la maison vue du parc de sculptures de Marta Pan

 Première réalisation d’André Wogenscky sans Le Corbusier, dont il est le chef d’agence, la maison-atelier que l’architecte construit à Saint-Rémy-lès-Chevreuse pour Marta Pan, son épouse et lui-même, est faite sur mesure pour les besoins, les envies, les manières d’habiter et les œuvres du couple. En un dialogue surprenant de naturel, l’architecture et les sculptures se répondent, toutes de fluidité, de continuité, de relations des volumes, des matériaux, des espaces et des couleurs, et de douce rigueur. Le jardin habité de sculptures tisse ici aussi le lien entre architecture et nature. Inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1997, cette maison-atelier abritant aujourd’hui la Fondation Marta Pan et André Wogenscky, est un trésor caché, exceptionnellement ouvert à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.

extrait d'un article paru sur le site Docomomo Belgium, 2014

Maison de la Culture - Grenoble - France- -Façade Est, 1968


Maison Ducret à Saint-Forget (Yvelines), France, 1957 


La composition et les volumes de cette maison obéissent aux règles du " Modulor ", concept architectural basé sur les proportions du corps humain. 





Pour lui,  l'acte d'habiter devait, avant tout et surtout, être vécu comme un acte physique. Dans toutes ses réalisations, il s'est ainsi toujours évertué à placer l'homme au cœur du processus de conception... 
Les idées de Wogenscky étaient très proches de celle de Le Corbusier, cela lui a d'ailleurs valu d'être souvent présenté comme son fils spirituel mais, en même temps, il a toujours évité de faire des rappels formels à son architecture"

Pierre Lagard, architecte


maison d'habitation Bandelier à Saulieu (Côte-d'Or), 1959 


 Par son programme, et surtout par les matériaux employés, ce projet de maison tente une synthèse entre le vocabulaire de la modernité d'après-guerre (héritage Corbuséen des volumes simples surmontés de toitures-terrasse, de l'utilisation des couleurs primaires, des percements généreux, etc) et un aspect vernaculaire grâce au granit du Morvan, employé sur demande du client, pour les murs.


extrait paru sur le site rma « maison de l’architecture Bourgogne »


 piscine de Firminy-Vert (Loire)


 Prévue sur le plan général d'urbanisme par Le Corbusier en 1958, c'est André Wogenscky qui est chargé de sa construction de 1969 à 1971. Restaurée en 2006, la piscine est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2005.





Université des Arts - Takarazuka – Japon, 1986
polychromie sur le bâtiment de l'amphithéâtre et de la bibliothèque 

 
vue d'ensemble façade Sud - à droite, bâtiment de l'amphithéâtre et 
de la Bibliothèque
Centre international de jeunesse et Maison des jeunes et de la culture Les Marquisats à Annecy (désormais école supérieure d'art de l'agglomération d'Annecy), 1974


Pour lui, l’architecture n’est pas faite avec le béton, avec la pierre, avec les matériaux utilisés, mais elle est faite de l’organisation de formes spatiales. Les proportions, les volumes et les rythmes créés dans l’espace, l’ordre établi, c’est tout cela qui est fondamentalement l’architecture. C’est une forme d’énergie dont l’architecte réussit à charger le milieu physique qui, lui, est construit avec de la matière. Le rythme, élément essentiel de l’œuvre d’André Wogenscky, provient de la juxtaposition dans l’espace de formes différentes, de manière à former une unité qui, au-delà de toute question fonctionnelle, devient purement esthétique. 

Etre architecte, c’est connaître, mettre toute son intelligence à savoir, et tout son savoir dans la création ; c’est comprendre et se mettre à la place de ceux qui vont vivre dans cette architecture. C’est d’abord être un homme. 

Etre architecte, ces mots ont une résonance d’absolu chez André Wogenscky, le sens de l’engagement total, du don. 


extrait du discours de réception de Roger Taillibert, 16 décembre 1998


Ministère de la Défense Nationale du Liban - Beyrouth, 1965 
Pavillon du Ministre et (à gauche) salle de conférence voûtée construite dans un bassin


 

































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