Dans Les Belles Créatures, film à la fois nerveux et crépusculaire, le réalisateur islandais Guðmundur Arnar Guðmundsson pose un regard incisif sur une jeunesse paumée prise dans l'engrenage de la violence. Déjà dans Heartstone, un été islandais (2016), son premier long métrage, le cinéaste scrutait le parcours dans un village islandais de deux ados faisant les quatre cents coups. L'exploration de la jeunesse des marges est un peu sa marque de fabrique.
En outre, son univers cinématographique est émaillé de nombreux souvenirs personnels. Le climat d'un Ken Loach, de ses familles ouvrières et de ses cités grisâtres n'est pas très éloigné de celui de Guðmundur Arnar Guðmundsson et cette Islande en bord de mer qu'il nous décrit enveloppe le spectateur du même sentiment d'impuissance, de paupérisation et de torpeur sur fond de violence physique et d'incompréhension familiale. Sans être véritablement une étude sociale Les Belles Créatures semble s'intéresser à montrer le fonctionnement d'un petit groupe de jeunes dans l'Islande d'aujourd'hui.
Au début du film l'on suit le parcours chaotique de Balli, enfant harcelé, qui rejoint progressivement une bande de marginaux du même âge. Livrés à eux mêmes, les quatre membres du groupe adoptent un comportement de plus en plus dangereux et semble-t-il ce qui stimule le réalisateur c'est autant d'interroger la question des limites (morales et sociales) au sein de cette récente communauté que le potentiel amical qui se consolide dans un environnement dangereux et viril.
durée : 2 h
Les Belles Créatures, un film de Guðmundur Arnar Guðmundsson, drame, Islande, Danemark, sous titres français, 2022
Avec Birgir Dagur Bjarkason (Addi), Áskell Einar Pálmason (Balli), Viktor Benóný Benediktsson (Konni), Snorri Rafn Frímannsson (Siggi)
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