La société de distribution a eu la bonne idée de réunir dans un coffret les 4 albums solo du guitariste britannique ainsi que des extraits live de sa production la plus récente avec le Mick Ralphs Blues Band [I Should know Better (2013)] Né en 1944, Mick Ralphs est surtout connu pour être le membre fondateur des groupes Mott The Hoople et Bad Company, deux groupes anglais incontournables des années 70.
Guitariste discret et talentueux, Ralphs a puissamment forgé le son de Mott, groupe novateur dont le raffinement des compositions de Ian Hunter (chant, guitare) coexistait avec un positionnement musical varié et avant-gardiste, mixant bon vieux rock'n'roll, glam/art rock et folk. Avec Bad Company, groupe beaucoup plus populaire que le précédent et comprenant l'ex Free, Paul Rodgers (chant, piano), Ralphs avait su garder la touche de velours somptueuse et mélodique de Mott mais là mise au service d'un rock reptilien et ravageur orienté davantage vers le heavy et le blues. (Il faut dire que Bad Company a toujours oscillé entre les extrêmes - rock saignant et ballades romantiques !)
Après son départ de Bad Company, le guitariste originaire du Herefordshire s'est orienté vers une carrière beaucoup plus confidentielle, bluesy [avec le Mick Ralphs Blues Band] mais sur ses disques solo davantage orientée vers un pop rock mélodique ne dédaignant pas climats jazz, prog ou FM. Réunissant un condensé de sa production entre 1984 et 2013, ce coffret de quatre CDs nous révèle aussi quelques raretés comme « Hideway » une chanson de Bad Co non sortie, enregistrée live aux USA en 1999 avec Simon Kirke (batterie) et Boz Burrell (basse).
Egalement, signalons « Budgie », un titre non sorti de 1977 du Bad Company originel [Rodgers/Ralphs/Kirke/Burrell]. L'on notera aussi deux classiques, « Evil » de Howlin Wolf et « Shame Shame Shame » de Jimmy Reed, sortis en 2013 sur Should Know Better du Mick Ralphs Band. Au nombre de 52 et mêlant bon nombre de demo, bonus track et working mix la plupart des titres concernent les albums sortis Take This (1984), It's All Good (1999), enregistré live avec Kirke et Burrell et That's Life (2003). Ça ne date pas trop et la qualité en général est bien au rendez-vous.
Ralphs nous distille un rock à la fois simple, mélodique et entraînant comme sur les titres « Rock Fever » et « Ain't it good » où un tranchant crescendo guitare-batterie répond à un chant décontracté style Don Henley/Huey Lewis. L'on signalera aussi les instrumentaux : « Jazz-wah» et « Large ! ». Propulsés par un mélodique crescendo piano-batterie, il sont orientés vers un élégant jazz rock que n'aurait pas renié le groupe Steely Dan. On the run distille des climats variés : disco et jazzy sur « Take this », prog et rock FM (style Asia) sur «All it takes », ska sur « Parking mad ».
On l'aura compris le choix est vaste, le coffret totalisant plus de 3 heures d'écoute. Sorti peu après le récent et superbe Midnight Rose de Paul Rodgers, son ex-collègue de Bad Company, l'on saluera la sortie de ce On the run, honorant la période musicale la moins connue de ce grand monsieur de la guitare qu'est Mick Ralphs, qui, depuis son accident cérébral de 2016, s'est mis en retrait de la vie artistique.
On the run [coffret 4 disques], Mick Ralphs, label Warner, USA, 2023
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