lundi 25 septembre 2023

Midnight Rose, le nouvel opus de Paul Rodgers


Curieusement depuis 2000 et le CD Electric, Paul Rodgers n'avait pas sorti d'opus, excepté The Royal Sessions (2014), disque de reprises soul/rhythm & blues. Il nous revient en pleine forme avec Midnight Rose (8 titres), album solo  de chansons originales mariant rock, soul, folk et blues. Avec le talentueux guitariste Mick Ralphs (ex-Mott The Hoople) il avait fondé Bad Company, un des meilleurs groupes de rock au monde, du moins dans sa première version (1973-1982). En plus de Bad Company, Rodgers a formé et dirigé deux autres groupes anglais légendaires vers un succès international - Free avec le guitariste Paul Kossoff et The Firm avec Jimmy Page de Led Zeppelin.


Aujourd'hui âgé de 72 ans, le chanteur britannique est aussi connu pour avoir après la mort de Freddie Mercury collaboré à la formation sous le nom de Queen + Paul Rodgers. Depuis 1983 il a entamé une carrière solo inégale, oscillant entre le meilleur et le moins bon (le mièvre Cut Loose). Heureusement,   Midnight Rose se révèle  un excellent opus. Et bon nombre de titres  rappellent du Bad Co pur jus, comme sur le bluesy « Coming home » ou  « Photo shooter », cocktail savoureux de hard rock reptilien et de soul sophistiquée, exercice de style dans lequel Rodgers se profile en général très performant. Titre nostalgique et bigarré, « Dance in the sun », porté par des sonorités folk, country et hispanisantes, rappellera aux fans de Bad Company la ballade  « Shooting star  » sur le mythique Straigh Shooter (1975).


Rythmé essentiellement par des choeurs légers et des parties de guitare acoustique, ce morceau met aussi en exergue le timbre chaloupé et mélodique de Rodgers. Quant à  « Midnight Rose », titre éponyme de l'album, c'est un simple morceau qui rappelle sur un crescendo piano/guitare acoustique les profondes influences folk de Paul (depuis Free).  « Living it up  », une des meilleures chansons, est un titre délicatement nerveux, avec sa soul veloutée, ses entrelacements brusques et complexes de guitare, ses accélérations et ses ralentissements en terre bluesy. C'est aussi un vibrant hommage du chanteur à l'Amérique éternelle et à ses héros disparus comme Otis Redding ou Ray Charles


Excellent titre, aussi efficace que le précédent, « Take love » est porté par un accrocheur crescendo guitare-piano-batterie sur lequel le timbre impérieux, tantôt chaud et grave de Rodgers, se mêle à des  chamarrures rock, bluesy, glam  ainsi qu'à des choeurs style Tamla Motown.  Morceau un peu mièvre d'influence Celtic,    « Highway robber  » n'apporte pas grand chose à l'album. Enfin  « Melting  »   clôt l'opus.  Naviguant entre southern rock, blues (old school) du Mississippi et rock seventies style Free/Bad Company, c'est  un titre intéressant, porté par divers climats (acoustique, électrique) et par la voix subtilement ascendante de Paul.  


L'on recommandera  cet album, qui signe un vrai retour du chanteur. Issu du Classic Rock, ayant su évoluer intelligemment au fil des décennies  à travers de nombreuses incarnations (Free, Bad Company, The Firm, Queen) Paul Rodgers, qui est aussi musicien, est un des chanteurs les plus estimés et les plus populaires au monde. Sa voix puissante et son jeu très bluesy en ont fait une icône du rock. Néanmoins, certains dont l'auteur de cette chronique  estiment  que sa carrière  solo se profile quand même beaucoup moins percutante que ses anciennes  incarnations. L'album Midnight Rose contredit cette impression et nous offre au final  un disque de très belle facture. Il séduira autant un large public que ceux nostalgiques des derniers feux [Rough Diamonds (1982)] du Bad Company originel ! 

Midnight Rose, Paul Rodgers, label Sun Records, USA, 2023











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