Juste un an après Delta Kream, l'emblématique formation américaine de blues rock The Black Keys nous revient avec un opus énergique et mélodique de 10 titres, intitulé Drophout Boogie.
Depuis leur premier opus The Big Come Up (2002) The Black Keys a remporté un immense succès populaire que l'on peut sans doute imputer à sa façon originale de renouveler un peu le genre comme l'avait fait une décennie plus tôt The Black Crowes [même si cette dernière formation sonne davantage rock sudiste que blues]. Originaire d’Akron en Ohio, The Black Keys est composé de Dan Auerbach au chant et à la guitare, et de Patrick Carney à la batterie.The Black Keys
Pour ce Dropout Boogie le groupe a collaboré avec des artistes renommés. En effet, l'on retrouve sur l'opus Billy F. Gibbons (ZZ Top), Angelo Petraglia (Kings of Leon) et Greg Cartwright (Regining Sound). Ce dernier a d’ailleurs coécrit « It Ain’t Over » sur le disque. Il a également collaboré sur « Wild Child », premier titre de Drophout, qui avec ses petits riffs rapides rappelle musicalement la pop légère britannique des sixties style Free/ The Kinks et pour le timbre l'indépassable Paul Rodgers. L’on retrouve aussi sur l'opus certaines intonations propres au rock classique à la Bad Company ou Cheap Trick ainsi sur « I’m Coming Home » ou « Good Love ». Le duo explore une plaisante néosoul animée et agitée sur « It Ain’t Over », avec plusieurs choristes sur le refrain. Quant à « For the Love of Money » c'est un titre de la même veine, avec des voix de fausset sur un riff blues sous-jacent et des effets d’écho. Un peu southern rock, un peu psychédélique, le méditatif « Happiness » rappelle - par ses longues réverbérations solaires et tribales de guitares et de percussions - Lynyrd Skynyrd et The Marshall Tucker Band. Quant à « Burn the damn thing down », le morceau s'oriente vers une pop country style Billy Swan. The Black Keys est réputé pour avoir trouvé subtilement son inspiration première chez les grands artistes du blues traditionnel comme John Lee Hooker tout en s'orientant vers des influences contemporaines comme le rock et le funk. Et son blues intelligent et gorgé de soleil peut se rapprocher par exemple de celui (aussi à fort feeling !) d'un Gov' t Mule - autre grand groupe américain de blues rock formé en 1994 par Warren Haynes, l'ex-guitariste des The Allman Brothers Band. Ce 11e opus confirme en tout cas l'actuelle dynamique musicale de The Black Keys, qui même si elle ne révolutionne pas l'univers du rock ou plutôt du blues, s'écoute toujours très agréablement !
Drophout, The Black Keys, label Easy Eye Sound, USA, 2022
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