lundi 29 mars 2021

Nicolas Chénard Parcours


Dans un Beau Livre consacré à Nicolas Chénard Françoise Monnin, historienne d'art et rédactrice en chef du magazine Artension, nous propose une intéressante sélection d'oeuvres du sculpteur. Elles sont accompagnées de textes et de poèmes illustrant sa démarche créative et militante.

Né en 1943 à Paris, Nicolas Chénard a étudié la sculpture avec Volti et Joachim à l’école des Arts Appliqués, puis, à l’école des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Adam. Présentant son travail depuis 1968 dans des expositions nationales et internationales, il a installé son atelier, il y a quarante ans, à Brillon-en- Barrois, dans la Meuse. Depuis, il aborde les différents aspects de la sculpture, abstraite, figurative ou symbolique. 


© Nicolas Chénard, éditions Lelivredart

Il réalise des monuments de commande publique et participe à des symposiums d’Art dans le paysage. En parcourant l'intéressant ouvrage de Françoise Monnin, dont les fines analyses nous donnent des clés pour comprendre  cette oeuvre résolument mystique l'on devine aisément la fascination et le trouble de Nicolas Chenard  devant les grands mythes de la Terre et du Ciel. Ainsi, dans une clairière il a recréé  un univers sanctuarisé faisant  dialoguer un âtre central formant un autel, bleu comme un œil, avec douze troncs sculptés disposés autour en cercle. Analysant le parcours de cet artiste majeur Françoise Monnin écrit ceci  :  Nicolas Chénard revendique son inspiration des arts premiers principalement polynésiens. Il emprunte la plénitude et l'épuration de la forme, sorte de concision plastique où se concentre la représentation symbolique (page 128). 

© Nicolas Chénard, éditions Lelivredart

Après la forme et l'importance du corps  la couleur semble être une autre dominante de l'oeuvre de Chénard comme lorsque dans son installation Jaune, rouge, bleu il rend hommage au chef-d'oeuvre de Wassily Kandinsky : Gelb-Rot-Blau (1925) ou lorsqu'il élabore dans sa création Trois cubes / Cosmos dix cercles concentriques de différents pigments de couleur, synthétisant l'immensité du cosmos. L'ouvrage a comme principal intérêt de montrer toute la diversité de ce travail : de ses dessins et gravures à ses installations de grande dimension tant en ville qu'en pleine nature en passant par l'époustouflante série de 100 linogravures, illustrant La Divine Comédie de Dante

© Nicolas Chénard, éditions Lelivredart

On notera aussi en conclusion la dimension sociale voire éminemment politique de cette oeuvre comme par exemple dans son installation Enclave, enclavement (1988) où Nicolas Chénard écrivait ceci :        « La silhouette squelettique inachevée de l'homme à tête de clown, comme prise dans un piège, est enclose dans une série de cinq grillages. Elle ne sait pas ce qui lui arrive. Elle est le symbole du comportement individualiste de notre société actuelle, conditionnée, prisonnière de son propre état. » Soulignant à la fois le climat mystérieux et la profonde poésie qui imprègne le travail artistique de Nicolas Chénard Françoise Monin a cette jolie formule pour la résumer : « Humaniste, philosophique, poétique, l'oeuvre de Nicolas Chénard interroge l'espace du temps et donne du temps à l'espace. Lumineusement moderne et secrètement romantique à la fois, ce monde est aussi le nôtre. »

Françoise Monnin, Nicolas Chénard Parcours, Beau-Livre, relié, éditions Le Livre d'art,  224 pages, 2021









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