lundi 10 février 2020

Alterations, le nouvel opus de Robin McKelle



Juste 2 ans après Melodic Canvas Robin McKelle nous revient avec Alterations, un excellent opus de 10 reprises orienté vers le jazz, la soul, le blues et la pop.


Pour son timbre éraillé et tonique l’on a souvent comparé l’Américaine d’origine irlandaise à Jonis Joplin, Tina Turner et même à  Aretha Franklin. Aux USA c’est une voix qui compte dans un répertoire musical vaste entre soul music et terres chaudes bluesy. (Enregistré en 2014 dans la ville portuaire du Tennessee Heart of Memphis est un opus soul particulièrement emblématique de son travail.) Alterations se profile un bien bel hommage musical aux femmes songwriters. Outre la qualité des compositions sélectionnées - de Janis Joplin à Amy Winehouse - cet opus offre à entendre une excitante synthèse de 50 ans de musique américaine féminine.

Robin McKelle

On notera d’abord la qualité -  très pro - de la forme (production, arrangements, chant, composition). Ensuite cette brochette de chansons célèbres dégage un vrai feeling, ce qui n’est pas toujours le cas dans le genre de l’exercice de reprises, souvent un peu lisse ou fruit d’un snobisme de l’artiste. Le CD débute tout en finesse avec l’emblématique « Back To Black » (Amy Winehouse). Le titre est propulsé par un troublant crescendo piano/orgue/percussions zigzaguant subtilement entre jazz atmosphérique et tempo salsa. Délicates et feutrées les reprises de « Don’t Explain » (Billie Holiday) et de « No Ordinary Love » (Sade) se profilent sans doute les plus puristes et dépouilllées de l’opus. On signalera l’excellente cover, pleine de feeling, du tonique « Mercedes Benz » (Janis Joplin). Pour un registre plus récent on mentionnera l’intelligente reprise de « Rolling In The Deep » (Adèle) avec ses boucles expressionnistes de claviers et ses  accords incisifs de guitare. La reprise de « Born To Die » (Lana Del Rey) constitue une autre réussite avec son climat musical entre chien et loup - trompette fantomatique, envolées brumeuses de claviers... Enfin signalons la cover de « Jolene » (Dolly Parton) dans la pure grande tradition américaine de divertissement musical. Délicieusement rythmé entre pop rock, soul motown et réminescences bluesy c’est un des titres les plus réussis de Alterations. En 2006 le premier CD de Robin Mckellen (Introducing) redonnait vie à des classiques dans des versions pertinentes et modernes sur des rythmes de tango, de salsa ou de latin jazz. 14 ans après avec Alterations la chanteuse recommence autrement, choisissant un répertoire  tout aussi bien fait et excitant.

Alterations, Robin Mckelle, USA, disponible chez Loop Productions le 14 février 2020

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