lundi 25 février 2019

Illusion is inevitable, le nouvel opus de Venice May




Premier opus de Venice May, Illusion is inevitable (13 titres) distille une musique originale, puissante et poétique.

Venice May est un groupe français fondé en 2013 par Vincent Bedfert (guitare) et Natalia Samofalova (guitare/claviers/chant). Illusion is inevitable dégage un fort pouvoir de séduction, proposant une musique entre postrock atmosphérique et pop progressive. Les paysages sonores un peu space/new age sur des titres comme « Hiding Place », « Thinning Ice » ou « Limerence » accrochent d’emblée à la fois par le chant mélodique et le jeu des effets de modulation et de pistes de guitares. Certaines influences sont palpables comme Sigur Roi, The Smashing Pumkins, PJ Harvey, Radiohead ou Dead can dance. Mais le style de Venice May possède sa singularité propre, distillant une poésie mélancolique à travers des sonorités aux contours modernes et futuristes. Le timbre de Natalia Samofalova peut parfois rappeler Sinead O’Connor, Elizabeth Fraser ou même Dolores O'Riordan, la regrettée chanteuse des  Cranberries. Par ses sonorités folk celtic/new âge « A Mouse and a Snake » oscille entre Clannad et Enya. Quant à « Only Iwill remain », chanson intéressante oscillant entre guitare sinueuse et parties vocales chaloupées, il rappelle « Perfect Cercle ». « The Nerve » est un des titres les plus percutants, puisant son énergie dans un jeu de guitare à la The Edge (U2) et  un chant  hypermélodique à la Tori Amos. On signalera aussi le tonique « Disequilibrium » alliant chant cristallin  et grosses parties de basse à la Black Sabbath. La formule du duo Vincent Bedfert/Natalia Samofalova fonctionne avec une belle efficacité, véritable machine sensorielle produisant de l'émotion et d'intéressantes sonorités. Avec sa langueur pianistique et ses délicatesses de cordes « Devil’s Lap » évoque immédiatement la sophistication et le professionnalisme d'un Dead Can Dance. Quant à « Down that alley » aux entraînantes circonvolutions de claviers et aux voix voilées, il rappelle le meilleur du Prince Miiaou. Pour ce premier CD Venice May se profile d’emblée dans la cour des grands. Dans l’extrême médiocrité de la production  actuelle, Illusion is inevitable peut véritablement faire figure d’OVNI musical !

Illusion is inevitable, Venice May, Autoproduction, France, 2018

Venice May



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