lundi 7 août 2017

Expo Ed van der Elsken, la vie folle


© Ed van der Elsken / Collection Stedelijk Museum Amsterdam 
 Fille dans le métro, Tokyo, 1981, Nederlands Fotomuseum Rotterdam.

Première  rétrospective française consacrée au grand photographe néerlandais, l’expo Ed van der Elsken - La vie folle présente toutes les facettes de son art à travers un lot important de tirages, livres et extraits de ses films.


Ed van der Elsken (1925-1990) figure en bonne place au panthéon de la photographie et du cinéma néerlandais. Après le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le Jeu de Paume présente la création considérable de ce photographe, qui jeune voulait être sculpteur. Il se profile comme une sorte d’artiste généraliste qui aime multiplier les formes diverses d’expression.

© Ed van der Elsken, Couple s'embrassant, Japon, vers 1974. Nederlands Fotomuseum Rotterdam

De ses nombreuses excursions photographiques Elsken a produit de nombreux livres dont Love on the Left Bank (Une histoire d’amour à Saint-Germain-des-Prés) sur les jeunes bohèmes de la rive gauche et Bagara. Ce dernier ouvrage rassemble de saisissantes photos des villageois de l’Oubangi-Chari (Afrique centrale) qu’il réalisa à la fin des années 50. Subtilement, elles reflètent la fascination d’Elsken pour la force primitive et le climat magique qui se dégagent des rituels africains.

Nederlands Fotomuseum Rotterdam - Ed van der Elsken, Paris, 1950

Bien conçue et documentée, l’expo du Jeu de Paume fait défiler 40 années intenses d’activités durant lesquelles le Néerlandais diversifia ses sources d’inspiration : des yakusas japonais aux adolescents de Paris et d’Amsterdam, de ses clichés des plus célèbres jazzmen aux photographies intimes de ses amis compatriotes, comme le peintre Karel Appel ou la photographe Ata Kando, qui fut sa compagne. Quant aux films d’Elsken, parfois provocateurs, ils se situent dans la lignée du cinéma vérité et rappellent souvent le climat réaliste et cinématographique de ses photos.

 © Ed van der Elsken / Ed van der Elsken Estate - 
Guérisseur exécutant une danse rituelle pour une bonne chasse, Oubangui-Chari, Central Africa, 1957

Elsken aimait entrer en contact avec les gens qu’ils filmaient. Ainsi, dans A Photographer Films Amsterdam (1982), portrait de la ville et de ses habitants, il cherche une confrontation directe avec les personnages qui l’intéressent : punks, sans-abri, musiciens de rue, junkies… Jusqu’à sa mort, le photographe expérimenta son art avec un ultime film Bye (1990), reportage sur la maladie qui devait l’emporter. Au final, une expo très intéressante, qui permet de découvrir un photographe atypique mêlant indifféremment l’art et le documentaire. « […] Il ne voyait du monde que ce qu’il pensait du monde. », dit un jour de lui l’écrivain Cees Nooteboom.

 © Ed van der Elsken / Ed van der Elsken Estate
Jumelles sur la place Nieuwmarkt, Amsterdam, 1956, Nederlands Fotomuseum Rotterdam.

Expo Ed van der Elsken, la vie folle
Jeu de Paume
1, place de la Concorde
Paris 8e
horaires : tous les jours (sauf lundi) : 11 h-19 h, nocturne le mardi jusqu’à 21 h

jusqu’au 24 septembre 2017

Nederlands Fotomuseum Rotterdam
Des adolescents au look des années 50 devant leur café favori, Amsterdam, 1983 (v. 1978) 


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