Créée en 1967, puis reformée en 2005 - l’année de parution de l’excellent CD Present -, la formation britannique a toujours occupé une place à part dans l’univers bariolé de la rock music. En fait, toute la séduction de ce groupe atypique se fonde sur le curieux alliage d’une musique sépulcrale, baroque (mais stylisée) centrée essentiellement sur le saxophone [celui de l’ex Dave Jackson] et les claviers [Hugh Banton] et du registre vocal très particulier de Peter Hammill, mix de récitatif d’opéra, de pop rock tourmenté et de poésie expressionniste.
« Difficile d’accès, elle nécessite une longue accoutumance, mais elle sait délivrer à l’auditeur patient les clés d’un royaume captivant à la fois obscur et chamarré », écrivait avec justesse le critique rock Manuel Rabasse à propos de l’œuvre de VDGG » [Dictionnaire du rock, éditions Robert Laffont, 2001]. Depuis sa reformation, le groupe n’a pas fondamentalement changé, distillant son rock progressif sur un mode peut-être plus intimiste et moins enclin aux virtuosités. Très réussi, ce Do Not Disturb reflète un peu l’état d’esprit du VDGG nouveau, qui dans une parfaite cohésion instrumentale distille musique concrète, climat free-jazz et réminiscences classiques (pour les parties de piano). En pleine forme, Hammill fait claquer ses mots sur le même ton de modernité qui le caractérise depuis... 50 ans. La plupart des titres se profilent excellents (« Alfa Berlina », « Almost the Words », « Go »), et le trio Hammill/Banton/Evans particulièrement efficace dans des titres énigmatiques aux climats variés, comme « (Oh No ! I must Have Said) Yes » - mêlant climat jazzy et riffs de guitare à la Black Sabbath ou le délicat « Aloft » qui sonne un peu « Broadway » sur fond de guitares et de cymbales. Au final, Do Not Disturb se profile le disque le plus marquant de VDGG depuis Present et l'un des opus majeurs de 2016 !
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