lundi 28 mars 2016

Post Pop Depression, le nouvel opus d'Iggy Pop



17e opus d’Iggy Pop, Post Pop Depression signe le grand retour de l’Iguane. Enregistré en deux semaines dans le studio de Joshua Homme en plein désert californien, il propose entre espace pop mélodique et climat rock funky une agréable brochette de 9 titres.


Un peu erratique comme le personnage, la discographie de l’ex-Stooges laisse parfois sur la faim. Surprise : à près de 70 ans le chanteur exalté au torse nu légendaire sur scène se renouvelle subtilement dans une formation neuve, comprenant Matt Helders de Arctic Monkeys (batterie), Dean Fertita de Dead Weather (guitare), et Joshua Homme (guitare), qui a produit l’album. Si certains titres comme « Gardenia », « Sunday » ou « Break into your heart » peuvent évoquer la période fastueuse des The Idiot/Lust For Life (1977), disques produits et coécrits par David Bowie, signalons d’emblée que ce Post Pop Depression suffisamment varié dépasse le simple exercice nostalgique. La patte bowienne des seventies ne doit d’ailleurs pas éclipser d’autres opus du chanteur américain - aussi réussis mais plus confidentiels - comme New Values (1979) ou Soldier (1980). D’emblée, Post Pop Depression frappe par la cohérence de l’ensemble : osmose entre le timbre grave et chaud d’un chanteur/rocker/crooner et l’instrumentation très pro, incisive et chatoyante. Parmi les titres intéressants, on signalera le chaloupé « Sunday » à la batterie groovy et aux lignes de basse funky ainsi que « American Valhalla », morceau propulsé par une forte ambiance rythmique et percussive avec des claviers eighties.

Iggy Pop

Evoluant sur un tempo plus lent et portés par la souplesse des guitares, une batterie en sourdine et des chœurs bien placés, « Chocolate Drops » et « Gardenia » séduisent tout autant par leur raffinement mélodique. Egalement, « Paraguay » et « Break into your heart » enveloppent l’auditeur de belles sonorités. En revanche, des titres comme « In the Lobby », « Vulture » ou « German Days » paraissent un peu redondants. Déjà salué par la presse spécialisée comme l’un des disques majeurs de 2016, Post Pop Depression mérite amplement cet hommage médiatique. Avec cet opus décisif, l’Iguane vieillissant  montre qu’il s’inscrit durablement dans l’univers du rock.

Post Pop Depression, Iggy Pop, Caroline International, UK, 2016




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