Autoportrait 1938, Florence Henri. Epreuve gélatino-argentique datée des années 1970, 24 x 8 x 23,1 cm. Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes. Florence Henri ã Galleria Martini & Ronchetti
Cutaways, 2012
Single Channel Video, 3 minutes
Dimensions Variable
Courtesy of the artist © 2014 Taryn Simon
A l’occasion de l’expo Miroir des avant-gardes l’on peut voir actuellement plus de 130 tirages d’époque de Florence Henri (1893-1982) réalisés entre 1927 et 1940. Egalement, au Jeu de Paume, l’on peut découvrir Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure, première exposition monographique en France de l’artiste américaine Taryn Simon (née en 1975). Sans détours BLOG DE PHACO vous livre son impression - mitigée - sur ces deux expos…
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Expo Florence Henri - Miroir des avant-gardes, 1927-1940
Composition, The Glory that was Greece vers 1933 Florence Henri Photomontage, épreuve gélatino-argentique datée de 1975, 23,5 x 9,5 cm. Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes. Florence Henri ã Galleria Martini & Ronchetti
Composition 1928. Florence Henri. Epreuve gélatino-argentique d’époque, 27 x 37,1 cm. Museum Folkway, Essen. Florence Henri ã Galleria Martini & Ronchetti
Et devant chacune d’elles l’on devine un univers qui peut être naturaliste, documentaire ou pictural. Hélas, dans l’ensemble, toute cette œuvre exposée paraît bien lisse et peu palpitante. D’abord, les motifs sont généralement assez ennuyeux : boule, fenêtre, bobine à fil, statue, chaise, fruit… Ensuite, ces séries de photos en noir et blanc dégagent peu d’émotion, reflétant surtout chez leur auteure une soif (tout à fait respectable) d’expérimentation. En fait, la superposition des images ainsi que les jeux d’ombre et de miroirs de cette expo - judicieusement titrée « Miroir des avant-gardes » - semblent exprimer pleinement le désir de raffinement stylistique chez Florence Henri. Au final donc, des photos irréprochables (par leur habileté maniaque) mais laissant en 2015 sur une impression d’univers un peu suranné voire hyperclassique.
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Expo Taryn Simon - Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure
White Tiger (Kenny), Selective Inbreeding
Turpentine Creek Wildlife Refuge and Foundation
Eureka Springs, Arkansas
Hymenoplasty
Cosmetic Surgery, PA
Fort Lauderdale, Florida
Généralement, les œuvres sont accompagnées d’un texte-jargon pète-sec et plutôt difficile à déchiffrer [le titre même de l’expo « Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure » (bonjour la séduction stalinienne !) donne déjà un aperçu de la tonalité de l'expo]. Dans ce fourre-tout culturel de jeu de pommes l’on passera donc - un peu comme du coq à l’âne - d’une vidéo alambiquée de test de missile à l’interview mièvre de l’artiste à la télévision russe. Dans le genre typique propre à l’artiste plasticien de l’exercice boulimique, vain et stakhanoviste, la série Contraband (2010) mériterait le prix d'excellence. On peut y découvrir 1075 photographies d’objets illégaux auparavant entreposés dans les locaux des douanes américaines. Et il y a beaucoup d’autres choses à découvrir dans l’expo Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure (!) : un tigre blanc, des cartes postales, une unité de cryoconservation, des photos d’escargots, une salle de chirurgie… Au final, le tout se révèle plutôt indigeste et maniéré, trop ancré dans la culpabilité occidentale de bon ton, ce qui peut interroger sur la créativité et les partis pris de l’artiste. A chacun de juger !
Expo Taryn Simon - Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure
Jeu de Paume
1, place de la Concorde
Paris 8e
Horaires : mardi (nocturne) (11 h-21 h) ; mercredi à dimanche (11 h-19 h), fermeture le lundi
jusqu’au 17 mai 2015
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