lundi 29 septembre 2014

Sagacity, le nouvel opus de Saga



  Deux ans après 20/20 (2012), la séduisante formation canadienne de musique progressive Saga nous revient avec un 21e opus intitulé humoristiquement « Sagacity ». Formé en 1978, le groupe de Toronto est réputé à la fois pour son sens mélodique - alliant guitares et claviers - et une inspiration orientée vers la science-fiction.
Surfant entre pop, hard, FM et prog l’on pourrait classer Saga quelque part entre l’épatant groupe américain Man on Fire et de plus anciens issus de la sphère pop rock/prog comme Asia, Toto ou Rush. Comptant 9 titres nouveaux - et en bonus 1CD live (9 titres) enregistré en 2013 -, ce Sagacity se profile dans l’ensemble un disque de rock mélodique cohérent à la fois groove et raffiné. Les claviers sur Sagacity ont été un peu mis en veilleuse (péché mignon de Saga). Michael Sadler (chant) et Ian Crichton (guitare) y proposent un espace musical aussi chatoyant que varié, ouvert aux influences classiques (« I’ll be ») et aux rythmes modernes (« Wake Up »). Ce dernier est un titre caractéristique avec ses gimmicks techno et son rapide crescendo basse/percussions/claviers. L’on signalera aussi « It doesn’t matter »pour son climat space, ses parties floydiennes de guitare et son chant qui rappelle la période berlinoise de Bowie.

Saga 2014

 « Go with the flow » est un morceau construit autour d’alertes parties de guitare très rushiennes (période  A Farewell To Kings) et des envolées légères de claviers style Yes/Marillion. Le classieux « Don’ forget to breathe » met particulièrement en valeur le chant de Sadler et la guitare de Crichton. Quant à « Let it slide », titre  swingant, il est propulsé par les guitares/claviers sur fond de  chœurs furtifs et de rythmique free-jazz. Egalement, l’on pourra entendre sur Sagacity des sonorités plus eighties style Adam and the Ants (« No two sides ») ou lorgnant vers la world music (« Vital signs »). Curieusement, la séduction de Sagacity n’opère pas forcément lors d’une première écoute. (La presse prog est d’ailleurs assez partagée au sujet du dernier Saga.) Pourtant, plus de 30 ans après ses débuts, cette formation de néoprog surprend encore avec un opus au fort climat. Avec Sagacity, le groupe se fait l’ingénieux metteur en scène de son répertoire, proposant au public une formule musicale particulièrement moderne et épurée.

Saga, Sagacity, ear Music, Allemagne, 2014

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