La dernière fois que j’ai vu Macao

Film portugais de Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata, La dernière fois que j’ai vu Macao oscille entre thriller, documentaire et fable conceptuelle. Pendant toute la durée du long-métrage, des voix-off nous chuchotent l’histoire curieuse d’un homme de Lisbonne, qui à la suite de la réception d’un e-mail de son amie Candy, se rend à Macao - trente ans après - où il se passe des choses effrayantes.
Ce personnage étrange n’apparaît pas à l’écran, et le fil narratif repose sur la voix feutrée des réalisateurs. Dans ce long métrage à l’atmosphère expressionniste, tout imprégné d’un parfum oriental de roman noir - clin d’œil nostalgique au Macao (1952) de Josef von Sternberg - l’ex-territoire portugais se mue allégoriquement en principal personnage. A la fois provinciale et ultramoderne, Macao, fascinante ville-labyrinthe, se profile comme le lieu d’errance d’un homme, prisonnier de ses souvenirs et confronté à une inédite jungle architecturale.

La dernière fois que j’ai vu Macao

La dernière fois que j’ai vu Macao

 Inlassablement à la recherche de cette Candy, l’homme entre hôtel, rendez-vous manqués et ruelles escarpées se perd dans une ville informelle. Avec son ton de série B, ce film d’auteur entraîne le spectateur dans l’insaisissable Macao, parcourue d’un incessant ballet de visages des passants, l’enveloppant de musique et de sonorités. Cette Las Vegas de l’Asie nous est montrée comme un véritable tigre à deux faces : l’une avec ses immenses tours bizarres, ses géantes devantures illuminées, ses interminables séries de sex-shops et ses néons clinquants ; l’autre avec sa peau végétale et minérale, enrobée de rues escarpées et d’autels bouddhiques parfumés d’encens, en un décor crépusculaire de port maritime et de chats et chiens errants. Porté par une superbe image et un scénario un peu en zigzag mais plaisant, La dernière fois que j’ai vu Macao plonge le spectateur dans un climat  raffiné et mystérieux.


durée : 1 h 25

La dernière fois que j’ai vu Macao, un film de Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata, 2012, Portugal / France

La dernière fois que j’ai vu Macao