Quatrième roman de Marie Lebey [Oublier Modiano (2011)], Mouche se profile comme un livre intimiste de l’auteure sur sa sa mère. Récit étonnant, à la fois piquant et drôle, Mouche virevolte au-dessus d'un personnage central - apparemment fragile et extraverti -, dont le surnom ailé à patte d’insecte diptère fait d’emblée voyager le lecteur dans une singulière toile d’araignée familiale.
En une langue simple et imagée, Marie Lebey fait le portrait de Mouche, véritable personnage théâtral.
Comme l’observateur amusé des pérégrinations du monde qui tente d’en percer les masques, l’auteure se penche goulûment sur son plus proche ascendant, exposant en une acerbe tendresse les mille et un fils interrogatifs d'une vie en forme de commedia dell'arte : le maniérisme provincial de Mouche, son goût fantasque pour la culture et ses enthousiasmes enfantins, ou encore ses fringales de parlote...
Marie Lebey
Par la description de ce caractère excessif mais également de la jeunesse de Mouche dans sa Belgique natale, l'auteure nous fait pénétrer dans l’univers psychologique très particulier de cette mère. Court roman, Mouche, peuplé de morts et imprégné des blessures morales de cette fille narratrice, s’avère curieusement un livre à l'humour pêchu et à la vivacité toute cinématographique.
Pour Marie Lebey, Mouche est une véritable lettre d’amour à sa mère disparue.
Marie Lebey, Mouche, éditions Léo Scheer, 125 pages, 2013
Marie Lebey, Mouche, éditions Léo Scheer, 125 pages, 2013
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