lundi 26 novembre 2012

Spécial Théâtre



photo Eric Legrand - L'affaire de l'esclave Furcy au Tarmac

Cette semaine, BLOG DE PHACO vous donne son opinion sur  trois spectacles : Au plus simple (Ciné 13 Théâtre), Les étoiles d'Arcadie (Théâtre du Soleil),  L'affaire de l'esclave Furcy (Tarmac)...



Au plus simple (Ciné 13)

photo © Gilles Bureau Au plus simple (Ciné 13)  

Après A voir absolument, l’on découvrira, avec grand plaisir - toujours au Ciné 13 Théâtre - Au plus simple, la nouvelle pièce de Frédéric Tokarz. Au plus simple, comédie décapante, surfe entre humour impertinent et réalisme loufoque. L’esprit de la pièce plane entre Marivaux et Woody Allen. L’histoire se profile autour d’un couple bobo (Benoît et Tiphaine), qui invite un soir de réveillon un ami de 20 ans (Alex) et une jeune femme esseulée (Emilie). Peu avant l’arrivée de cette dernière, Alex et Benoît décident d’échanger leur identité… Propulsée par un quiproquo drôle, des dialogues efficaces et des comédiens talentueux, Au plus simple se profile comme un spectacle rafraîchissant et moderne, offrant sans méchanceté les subtilités burlesques de la vie quotidienne des classes moyennes.

photo © Gilles Bureau Au plus simple (Ciné 13)  

durée : 1 h 30

Au plus simple, pièce écrite et mise en scène par Frédéric Tokarz
Ciné 13 Théâtre
1, avenue Junot
Paris 18e
du mercredi au samedi à 19 h 30 - dimanche à 15 h 30

du 7 novembre 2012 au 5 janvier 2013



Les étoiles d'Arcadie (Théâtre du Soleil)

photo © Fabienne Wrobel  Les étoiles d'Arcadie (Théâtre du Soleil)

Les Etoiles d’Arcadie, de Olivier Py, est la première pièce composant Les vainqueurs, épopée en trois parties. L’histoire se profile plutôt insolite. Un aventurier prend l’identitié du prince d’Arcadie en exil, endossant son destin. Rapatrié par un petit groupe de conjurés idéalistes et un enfant silencieux, il part renverser le pouvoir déjà chancelant incarné par un vieux dictateur. Au cœur de cette lutte - entre sang et désenchantement - apparaît sur ses lèvres le sourire. Ce sourire est-il la réponse aux questions de l’humanité ou tout bonnement le fruit de son imposture ? nous interroge Py. Avec ce genre de thématique théâtrale, le spectateur ne sait jamais où il va s’embarquer. On peut trouver la prose de Py géniale, être emporté par sa musicalité - ses comédiens mêmes semblent habités par le texte des Etoiles d’Arcadie. L’on peut être séduit intellectuellement par les innombrables thèmes (politique, social, philosophique) portés par la théâtralité de ce projet. Mais l’on peut aussi regretter le maniérisme de cette musicalité, être agacé par ce langage abscons, et finalement trouver le spectacle extrêmement ennuyeux! 


photo © Fabienne Wrobel Les étoiles d'Arcadie (Théâtre du Soleil)

durée : 2 h 30

Les étoiles d'Arcadie, de Olivier Py
Théâtre du Soleil
Cartoucherie, Route du Champ-de-Manœuvre
Paris 12e
30/11 à 20 h - 1/12 à 20 h - 3/12 à 20 h - 12/12 à 20 h

du 8 novembre au 12 décembre 2012





L'affaire de l'esclave Furcy (Le Tarmac)

photo Eric Legrand  L'affaire de l'esclave Furcy (Le Tarmac)


Inspirée du livre-enquête éponyme de Mohammed Aïssaoui et mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté, L’affaire de l’esclave Furcy plonge le spectateur dans les méandres d’un imbroglio juridique qui se déroula au début du XIXe siècle sur l’ex île Bourbon (La Réunion). C’est l’histoire étrange et douloureuse de l’esclave Furcy, illégalement tenu en servitude par son maître (Joseph Lory), qu’il assigne en justice. (Le procès, qui dura près d’un quart de siècle, constitua un symbole fort de la lutte entre esclavagistes et abolitionnistes.) Sans manichéisme sur la scène, Kouyaté,   à la fois Furcy et le narrateur, nous offre un théâtre documentaire persuasif.  Chaque personnage de cette incroyable histoire - Gilbert Boucher (le procureur général), Joseph Lory (le maître), Desbassayns (le gouverneur de l’île) - nous est présenté dans son rôle historique.  Leur psychologie nous est suggérée dans un récit presque chuchoté. Pour dénoncer l’imposture esclavagiste, Kouyaté a puisé dans l’enquête fournie de Mohammed Aïssaoui, auteur de l’essai L’affaire de l’esclave Furcy. (Aïssaoui avait consulté sept lettres de Furcy, le jugement de la Cour de cassation et des archives laissées à l’abandon - textes, plaidoiries - pour l’élaboration de son ouvrage.) Et le résultat théâtral se révèle percutant : Kouyaté redonne vie à l’esclave Furcy dans un spectacle exhumant les injustices de l'Histoire, l’enrobant dans une scénographie dépouillée  de furtives sonorités musicales et d’images subliminales. La phrase prophétique d’Edouard Glissant « L’esclave de l’esclavage est celui qui ne veut pas savoir » plane opportunément dans ce superbe spectacle.
 L’affaire de l’esclave Furcy résonne comme une sorte de longue prière panthéiste pour un monde meilleur.

photo Eric Legrand Hassane Kassi Kouyaté est  Furcy dans L'affaire de l'esclave Furcy




durée : environ 1 h 15

L'affaire de l'esclave Furcy, d'après le livre de Mohammed Aïssaoui
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Le Tarmac
159, avenue Gambetta
Paris 20e
mardi, mercredi, vendredi à 20 h, jeudi à 14 h 30 et 20 h, samedi à 16 h

du 20 novembre au 15 décembre 2012
















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