lundi 13 février 2012

How to tune a fish, le nouvel opus de Beoga


Beoga est un groupe originaire d’Irlande du Nord, que l’on peut situer musicalement  entre Lunasa et Solas. How to tune a fish, leur quatrième opus, offre un  agréable mix de folk américain  et  de musique traditionnelle irlandaise.  Ce quintet, friand de reels ou jigs et très populaire dans l’univers celtique, possède un délicat  son  épuré.
Beoga s’inscrit élégamment  dans ce style trad à la fois rustique et dansant où piano, accordéon, et percussions ont la part belle. La formation se distingue par un  duo d’accordéonistes chevronnés et a comme atout une chanteuse violoniste - Niamh Dunne -, au timbre à la fois expressif et voilé.
Composé de 12 titres, How to tune a fish compte des titres chantés en anglais et de courts instrumentaux . « How to tune a fish » propose  un agréable crescendo accordéon/bodhran,  zigzaguant astucieusement  entre rythmes  de tango argentin et de polka.  Ce premier morceau alerte reflète l’esprit général du disque [Beoga « plein d’entrain » en gaélique.] Quant à « Sticky Bun Slides », très proche d’un Solas ou d’un Flook,  c’est une mélodie accrocheuse avec de virevoltants  roulements percussifs et de légères souffleries d’accordéons.  (Brian Finnegan,  du groupe Flook, joue d’ailleurs de la flûte sur plusieurs titres.)
Beoga

 Certains critiques à propos de Beoga parlent ouvertement de new wave trad. Assurément,  Beoga s’y entend pour  émailler  son univers  trad de petites surprises comme sur ce How to tune a fish   : l’entraînant crescendo accordéon/flûte/bodhran  tournoyant sur fond de hip-hop  (« 12 Minute 5 ») ; le classieux mix irish trad/bossa-nova   (« Humours of Taupo ») ou encore les  habiles circonvolutions  jazz  funky  (« Back in the Lab »). Cependant, sur l’ensemble, ce How to tune a fish paraît plutôt prévisible et guère novateur.  « Home Cookin’ », une reprise du bassiste Richard Danko (The Band) et « Woman of No Place », interprétée par Niamh Dunne, sont  des folk songs bluesy tout à fait honorables mais un peu datées.  Contrairement à des groupes comme KilaLenahan ou The indulgers, Beoga  n’excelle guère dans l’innovation. En revanche, leurs membres savent  parfaitement offrir à leur public une  musique à la fois simple, légère et subtile, aux sonorités caressantes,  proches par exemple de celles d’un Flook. Avec How to tune a fish, Beoga confirme son ancrage réussi dans la musique trad irlandaise contemporaine   et s’affiche comme un très honorable héritier du géant celte Solas.  


BEOGA
How to tune a fish, Compass records, USA, 2011
  



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