lundi 2 janvier 2012

Y.S. 2013, le nouvel opus de Tornaod



Formé en 1998 par Tomaz Boucherifi-Kadiou, Tornaod [Torn (à pic), An aod (la côte) en breton] est un groupe de musique celtique progressive. Six ans après le flamboyant Orin (2005), empreint de charmantes sonorités louisianaises, Tornaod nous revient avec Y.S. 2013, un double CD de 14 titres [CD 1 (An Douar) – CD 2 (An Spéir)].
La formation, qui comprend outre TBK (chant, guitare, bombarde, claviers), Julien Taupin (violon),  Emiko Ota (chant, batterie, percussions), Eric Lorcey et Adrien Proust (guitares), remet donc les aventureuses voiles celtiques dans cette familière pâte prog, cisaillée d’influences folk, rock et jazz, qui délimite son style.
Le climat musical  de Y.S.  2013 se profile à la fois proche et différent de celui du séduisant rock mélodique d’Orin. En effet, le groupe ne change pas fondamentalement d’orientation musicale.  L’on  repère dans les récentes compositions de Tornaod ce mix de sons mystiques et de compositions à l’architecture complexe qui caractérisait les opus précédents. Simplement, la nouvelle mixture celtique s’est radicalisée : beaucoup plus rock, elle s’inspire également de thèmes littéraires plutôt sombres comme ceux des romans d’Aldous Huxley et de George Orwell. Bref, les titres de Y.S    2013, propulsés à la fois par des sonorités aériennes, le chant rauque et lyrique de TBK et une rythmique musclée, s’avèrent dans l’ensemble convaincants.




Il suffit d’écouter l’entraînant crescendo batterie/bombardes/violon  sur « Brezeloù limestra », l’entêtant phrasé à la Jethro Tull de TBK avec une rythmique survitaminée sur « Kaligan » ou encore le brutal crescendo guitare électrique/violon/batterie sur « Land of the free home of the brave ». Par sa construction musicale, « Y.S. 4389 » est peut-être la composition la plus  étrange de Y.S. 2013. Ce titre, qui serpente entre musique médiévale, jazz atmosphérique, canterbury  et sympho prog, offre  un climat fort, et des plus baroques. Quant à « Tornaod DMP », qui reprend subtilement certains thèmes musicaux de « Y.S. 4389 », il s’enrichit à la fois de digressions originales et des parties vocales de Clara Schmidt. La longue suite labyrinthique « An douar hagus an spéir », traversée par le chant de TBK - qui rappelle parfois celui d’Alan Stivell -, offre une ambitieuse celtic fusion. « Dour tan douar bushi », autre morceau classieux, séduit également par de délicates harmonies, une virtuosité douce (flûte, guitare acoustique) et des chœurs exotiques. 
Avec ce tonique Y.S. 2013,  à la fois aérien et brutal, Tornaod se donne décidément toutes les chances pour séduire à la fois  amateurs de rock puissant et de musique traditionnelle celtique.




TORNAOD
Y.S. 2013, Ethnéa/Musea, France, 2011


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