lundi 5 décembre 2011

Les tyrannies de la visibilité



Et si une relative invisibilité était  devenue le luxe suprême de notre société postmoderne…? A lire Les tyrannies de la visibilité. Etre visible pour exister ? l'on  serait tenté de le croire.
Dans cet essai sociologique, fruit d’un intéressant travail collectif, les auteurs ont puisé – judicieusement - de multiples exemples  dans la sphère politique, économique et médiatique. Ils nous informent autant sur les néfastes conséquences de cette Toute-visibilité que sur les formes manipulatrices qu’elle peut revêtir au nom du bien-être social  et de l’épanouissement individuel. Dans « Je suis vu, donc je suis  » : la visibilité en question, Joël Birman scrute cette « banalité et futilité de la pseudo-connaissance de soi », soc sur lequel s’appuie généralement cette Visibilité, minutieusement    analysée déjà  par Christopher Lasch dans  La culture du narcissisme  (1979). Dans « Blog : un journal intime pour exister, voir et être vu », Nolwen Hénaff se penche sur le statut ambigu du blogueur. Dans « L’invisibilité interdite », Claudine  Haroche suggère les formes fascisantes de l’apparence obligatoire pour tous. Parmi toutes ces contributions perspicaces, l’on signalera « Les nouveaux réseaux sociaux : visibilité et invisibilité sur le net » par Serge Tisseron ; « La visibilité people, ennemie de la démocratie ? » par Jamil Dakhlia et «  Le désir d’invisibilité » par Eugène Enriquez.

Abordant un thème résolument actuel, Les tyrannies de la visibilité  se profile comme un des ouvrages les plus documentés et convaincants sur la question.

Les tyrannies de la visibilité. Etre visible pour exister ? Ouvrage collectif sous la direction de Nicole Aubert et Claudine Haroche, collection « Sociologie clinique », éditions Erès, 360 pages, 2011

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