lundi 5 décembre 2011

And The Guilty Party, le nouvel opus de Roger Glover




Près de dix ans après Snapshot (2002), l’éclectique Roger Glover sort un nouvel opus intitulé And The Guilty Party. Le bassiste de Deep Purple nous propose là un opus  fourni (16 titres).  On y retrouve, en ce qui concerne la production et les arrangements, la même qualité que sur Snapshot – pour la production, Glover a collaboré avec l’efficace Peter Denenberg, connu pour son travail sur Snapshot et sur les opus du Deep Purple des années 90.

Le créateur du célèbre Butterfly Ball signe  la plupart des morceaux sur And The Guilty Party. Il cosigne deux titres   avec sa fille Gillian Glover (« Get away », « Set your imagination free ») et deux autres avec Randall Bramblett, une vieille connaissance (« Don’t Look now » et « Stand Together »), qui officie également aux claviers et à l’orgue Hammond sur de nombreux titres. Le choix de Bramblett, chanteur multiinstrumentiste, réputé aux USA mais peu connu en France, n’étonne guère. Sa discographie possède le charme  d’une mixture  musicale - pop, jazz, blues, rock, roots - à la fois spontanée et sophistiquée (le séduisant CD Rich Somday, 2006). Certes, And The Guilty Party  possède un climat différent, mais tout autant imprégné de feeling. Pour ce disque, Glover s’est entouré de divers chanteurs, outre Bramblett, plutôt bien choisis, comme Sahaj Ticotin, leader du groupe Ra,  Mickey Lee Soule et le Français Walther Galley, dont le timbre de voix rappelle Leonard Cohen.


 Quant au chant cuivré de Glover (sur 5 titres), il  colle idéalement à la philosophie cool  et ironique qui imprègne ses textes. Certains peut-être seront rebutés par le phrasé braillard de Dan McCafferty et Pete Agnew sur « The Dream I Had ». Mais finalement les parties vocales des vétérans de Nazareth se marient assez bien à l’ossature musicale de ce titre plutôt speedé. And The Guilty Party se profile comme une collection de chansons aux climats hétéroclites  : reggae (« Don’t Look Now »),  ska (« The Car Won’t Start »), groovy (« Box of Tricks »), blues rock (« Stand Together »), hard rock (« Feel Like A King »). Et le résultat global s’avère plutôt  agréable : « Cruel World », titre alternant entre riffs fugitifs et percussions rampantes, offre un beau jeu de Glover sur ‘Tin-Tone’ guitare. Avec « Don’ Look Now »,  notre bassiste purpelien nous ressert sa bonne  vieille mixture de pop et de reggae comme au temps de The Mask (1984).  Quant au très eaglesien « The Ghost Of Your Smile », c’est un morceau bien chaloupé à la décontraction toute californienne, que l’on jurerait tout droit sorti du Inside Job (2000) de Don Henley. Pourtant, And The Guilty Party  laisse un peu sur la faim avec des  standards folk un peu conventionnels (« Welcome To The Moon » et « When The Day Is Done ») et des ballades limite sirupeuses (« Moonlight » et « Set Your Imagination Free  »). And the guilty party souffre peut-être d’un trop  grand nombre de titres d’ou son côté un peu patchwork. Néanmoins, il reste un  disque alerte,  agréable à l’écoute, ce qui n’est pas la moindre des  qualités que l’on peut attendre d’un producteur et auteur-compositeur interprète aussi avisé que Roger Glover.

ROGER GLOVER
And The Guilty Party, Edel Records, Allemagne (2011)

                                   Roger Glover


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