lundi 14 janvier 2019

Expo Antonio de la Gandara, gentilhomme-peintre de la Belle Epoque



Un siècle après sa mort le musée Lambinet de Versailles présente la première rétrospective consacrée à Antonio de la Gandara (1861-1917). Raffinée et expressive par ses portraits mondains, ses paysages et ses délicats dessins et pastels, l'oeuvre de l'artiste espagnol surprend par sa modernité sophistiquée.


« Dans les premières oeuvres de la Gandara, on rencontre des empâtements qui, malgré leur modération, pourraient faire songer autant à Zurbaran qu'à Velasquez », écrivait au XIXe siècle le critique Tristan Leclère. D'autres critiques, pour ses modèles distingués, virent en Whistler une autre source d'inspiration. Antonio de la Gandara fut un grand peintre mondain, comme le Français Jacques-Emile Blanche. Ses sujets de prédilection étaient les jolies aristocrates et grandes bourgeoises, celles habillées par les grandes maisons de couture telles Worth, Paquin, Chérit…

Musée Lambinet 
Vue de salles : portraits masculins et portraits féminins 
Photo : Jean-David Jumeau-Lafond

« Ce qui distingue les portraits d'Antonio de la Gandara, c'est un certain souci de l'atmosphère, le charme alangui de la palette et l'allure distinguée qu'il savait donner à ses modèles », note un critique d'art. Outre ses modèles chic et ses paysages familiers Antonio de La Gandara s'exprima tout aussi subtilement dans l'illustration d'ouvrages littéraires, comme Les Danaïdes de Camille Vauclair, l'Aiglon d'Edmond Rostand et une rare édition des Chauves-souris du poète Robert de Montesquieu. Célèbre et couvert d’honneurs de son vivant, il était familier des sommités littéraires et artistiques de son époque : la comtesse de Noailles, Anatole France, Henri de Régnier, de Gabriele D’Annunzio, Maurice Barrès, Debussy, Saint-Saëns et Satie.

Collection particulière
Antonio de La Gandara, Madame Gravier, 1907, huile sur toile

Sa peinture se révèle un témoignage fort de la vie artistique et mondaine de toute cette fin du XIXe siècle. Au musée versaillais l'intéressante expo Antonio de La Gandara, gentilhomme-peintre de la Belle Epoque présente 120 œuvres et une centaine d’objets et documents de l'artiste. Grand ami de la ville, il y fit sa première visite à l'invitation de Robert de Montesquieu, qui résidait alors au 53 avenue de Paris (aujourd'hui n°93). Le peintre ne cessa d'y revenir, notamment pour peindre les jardins du parc du château, allant même jusqu'à louer une résidence d'été à Versailles, à partir de 1911. Le retour en grâce de la Belle Epoque sur le plan artistique et culturel remet l'oeuvre d'Antonio de la Gandara dans l'actualité.

Collection particulièreAntonio de La Gandara, Don Quichotte au clair de lune, Huile sur toile, 1912.

(Pour des raisons idéologiques les peintres de cette période ont été longtemps sous-évalués, voire méprisés.) Un de ses contemporains, le critique William Ritter, avait bien pressenti cette belle modernité à retardement, notant dans son article : « […] Il [Antonio de La Gandara] est certainement l’un des portraitistes dont le témoignage comptera le plus lorsqu’il s’agira, dans un siècle ou deux, de se représenter l’allure, la manière d’être, le port de l’élite intellectuelle et sociale du Paris de la troisième République […] ».

Collection particulière
Antonio de La Gandara, Autoportrait, crayon, 1888

Expo Antonio de la Gandara, gentilhomme-peintre de la Belle Epoque
Musée Lambinet
54, boulevard de la Reine
78000 Versailles
horaires : tous les jours (sauf vendredi) : 14 h-18 h

jusqu'au 24 février 2019









































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