A l'Essaïon Théâtre, Christophe Delessart interprète Valjean dans une mise en scène d’Elsa Saladin. Subtilement, le comédien restitue au personnage sa dimension universelle, à la fois profondément rebelle et chrétienne.
Adaptation libre et intimiste d’une des œuvres phares (voire mythiques) du père Hugo, ce spectacle se profile sous la forme d’un monologue - jamais ennuyeux - d'un peu plus d’une heure. En toute progression, nous assistons à la mutation de la conscience d’un homme qui à travers son passé de galérien et de bagnard nous confie sa terrible histoire. Delessart - qui sur scène a une forte présence physique - a le verbe haut et émotif, parfois tendre et incantatoire. A travers lui Valjean ressuscite, nous questionnant sur sa foi en l’homme après toutes les épreuves traversées et les personnages mesquins et imbuvables (Javert, les Thénardier) qu'il a croisés sur sa route. Heureusement, chez Hugo comme d'ailleurs chez les autres grands romanciers du XIXe siècle (Balzac, Zola), la nature humaine n’est jamais tout à fait désespérante. (Pour cela il faudra attendre en France Céline !) Face au constat de l’humanité souffrante et au pessimisme fondamental (nihilisme) qu’il peut engendrer l’auteur du romantique Notre Dame de Paris nous oppose la grandeur d’âme et la compassion, valeurs typiquement chrétiennes héritées des Evangiles. Ainsi, le généreux évêque de Vigne, qui le sauve des mains des gendarmes, initie Valjean à une nouvelle et positive forme de connaissance. Dans ses futurs élans altruistes, l’ex-bagnard se souviendra de cette leçon gratuite de pur humanisme : il fera tout pour aider la vulnérable Faustine, puis Cosette, qu’il sauvera des griffes des Thénardier.
Par amour pour Cosette, il lui fera même épouser un bon parti (le baron de Pontmercy) puis s’éclipsera en grand seigneur. Seul sur la scène, encombrée d'une simple écritoire, de trois bougies, d'une chaise et d'un miroir, Delessart donne une chair toute chrétienne à ce Valjean, l’on ne peut plus humain et physique, écartelé entre blessures encore vivaces et cheminement de rédemption. Par son travail sur lui-même Valjean est devenu le fruit de cette formidable résilience, passant du stade de bête humaine misérable (terme il est vrai un peu zolien avec sa consonnance naturaliste !) à un optimisme magique, résultat de sa croyance humaniste. Par son jeu spontané et tout en finesse, le comédien réaffirme cette dimension - loin d’être contradictoire - à la fois profondément rebelle et humaniste de l'oeuvre hugolienne, qui donne à ce spectacle toute sa saveur et son panache. Comme l'écrit sur un site cet universitaire anonyme : Il [Valjean] représente l'humain éternel. Aucun être humain ne peut jamais être tout à fait ni Jean VALJEAN ni Thénardier car ce sont des personnages de roman. Mais tout le monde pourrait être un « misérable », au moins une fois dans sa vie.
Adaptation libre et intimiste d’une des œuvres phares (voire mythiques) du père Hugo, ce spectacle se profile sous la forme d’un monologue - jamais ennuyeux - d'un peu plus d’une heure. En toute progression, nous assistons à la mutation de la conscience d’un homme qui à travers son passé de galérien et de bagnard nous confie sa terrible histoire. Delessart - qui sur scène a une forte présence physique - a le verbe haut et émotif, parfois tendre et incantatoire. A travers lui Valjean ressuscite, nous questionnant sur sa foi en l’homme après toutes les épreuves traversées et les personnages mesquins et imbuvables (Javert, les Thénardier) qu'il a croisés sur sa route. Heureusement, chez Hugo comme d'ailleurs chez les autres grands romanciers du XIXe siècle (Balzac, Zola), la nature humaine n’est jamais tout à fait désespérante. (Pour cela il faudra attendre en France Céline !) Face au constat de l’humanité souffrante et au pessimisme fondamental (nihilisme) qu’il peut engendrer l’auteur du romantique Notre Dame de Paris nous oppose la grandeur d’âme et la compassion, valeurs typiquement chrétiennes héritées des Evangiles. Ainsi, le généreux évêque de Vigne, qui le sauve des mains des gendarmes, initie Valjean à une nouvelle et positive forme de connaissance. Dans ses futurs élans altruistes, l’ex-bagnard se souviendra de cette leçon gratuite de pur humanisme : il fera tout pour aider la vulnérable Faustine, puis Cosette, qu’il sauvera des griffes des Thénardier.
© Laetitia Piccarreta - Valjean - Essaïon Théâtre
Par amour pour Cosette, il lui fera même épouser un bon parti (le baron de Pontmercy) puis s’éclipsera en grand seigneur. Seul sur la scène, encombrée d'une simple écritoire, de trois bougies, d'une chaise et d'un miroir, Delessart donne une chair toute chrétienne à ce Valjean, l’on ne peut plus humain et physique, écartelé entre blessures encore vivaces et cheminement de rédemption. Par son travail sur lui-même Valjean est devenu le fruit de cette formidable résilience, passant du stade de bête humaine misérable (terme il est vrai un peu zolien avec sa consonnance naturaliste !) à un optimisme magique, résultat de sa croyance humaniste. Par son jeu spontané et tout en finesse, le comédien réaffirme cette dimension - loin d’être contradictoire - à la fois profondément rebelle et humaniste de l'oeuvre hugolienne, qui donne à ce spectacle toute sa saveur et son panache. Comme l'écrit sur un site cet universitaire anonyme : Il [Valjean] représente l'humain éternel. Aucun être humain ne peut jamais être tout à fait ni Jean VALJEAN ni Thénardier car ce sont des personnages de roman. Mais tout le monde pourrait être un « misérable », au moins une fois dans sa vie.
durée : 1 h 15
Valjean, d'après Les Misérables de Victor Hugo
Adaptation et interprétation : Christophe Delessart
Mise en scène : Elsa Saladin
Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au Lard
Paris 4e
horaires : du jeudi au samedi à 19 h 30
jusqu'au 19 janvier 2019
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