Dans Entre océan et mer noire, Sylvie Ortega Munos évoque le
souvenir de son compagnon Ludovic Chancel, disparu le 7 juillet 2017.
Mannequin d’origine espagnole, l’auteure a pendant 10 ans été la fiancée de Ludovic Chancel, fils de Guy Bayle dit Ringo et d’Annie Chancel, plus connue sous le nom de Sheila. Les réseaux sociaux et la presse people ont souvent évoqué la personnalité de Ludovic Chancel à travers ses problèmes de drogue ou sous l'angle d'une relation conflictuelle avec sa célèbre mère. Au-delà d’un amour sincère pour son compagnon disparu qui transparaît tout au long de ces quelque 150 pages, le livre témoignage de Sylvie Ortega Munos semble porté par une volonté tenace de rétablir sa propre vérité, d’évoquer au-delà de la souffrance vécue - « ce livre n’est pas une thérapie » nous prévient l’auteure - l’être intime qu’elle a bien connu ainsi que les difficultés qu’il a pu rencontrer au cours de sa vie (addictions diverses, blessures familiales) mais aussi toutes les joies partagées avec cet être. Ludovic Chancel souffrait de « bipolarité », terme actuel servant à désigner le trouble mental de la psychose maniaco-dépressive. Au sujet de cette « bipolarité » l’auteure a cette formule définitive : « Vivre avec un bipolaire, c’est être abonné aux montagnes russes. On vit sans cesse entre océan et mer noire » (page 86). Dans un style simple et convivial, par ailleurs dénotant un souci constant de précision - sans doute pour mieux décrire des situations compliquées (notamment familiales) ou des personnalités complexes (Sheila) - l'auteure évoque sa vie avec Ludovic Chancel, de sa rencontre à Londres avec le fils de Sheila jusqu’à sa mort tragique, après de multiples séjours en clinique ou en hôpital. A travers de courts chapitres, Entre océan et mer noire évoque pudiquement cette relation à la fois douloureuse et passionnelle. Egalement, toujours dans cette langue simple et un peu explicative, cette dernière évoque ses souvenirs : une enfance choyée, des incursions dans la coiffure et dans la danse, son entrée dans le mannequinat, qui lui permettra de rencontrer le Tout-Paris artistique, sa complicité avec ses enfants Chloé et Axel ou ses allers-retours entre Paris et Perpignan, ville qu'elle apprécie particulièrement. Au final, Entre océan et mer noire est un témoignage fort et intéressant. L'on sent bien que l'auteure tout en semblant les surmonter a connu des expériences particulièrement éprouvantes comme dans le passage suivant : « J’ai lu des choses affreuses, que Ludo s’était suicidé, qu’il prenait toujours de la cocaïne, etc. Toutes ces polémiques m’ont empêchée de vivre mon deuil sereinement. Aujourd’hui, je peux le dire, je n’étais pas préparée à vivre tout cela. J’ai été tellement blessée par ce déferlement de haine virtuelle que je comprends pourquoi Ludo ne parvenait pas à guérir. C’est terrible tous ces gens qui se lâchent, qui n’hésitent pas à raconter n’importe quoi en se moquant du mal qu’ils peuvent faire simplement parce qu’ils se sentent protégés derrière leurs écrans. » (pages 142/143)
Mannequin d’origine espagnole, l’auteure a pendant 10 ans été la fiancée de Ludovic Chancel, fils de Guy Bayle dit Ringo et d’Annie Chancel, plus connue sous le nom de Sheila. Les réseaux sociaux et la presse people ont souvent évoqué la personnalité de Ludovic Chancel à travers ses problèmes de drogue ou sous l'angle d'une relation conflictuelle avec sa célèbre mère. Au-delà d’un amour sincère pour son compagnon disparu qui transparaît tout au long de ces quelque 150 pages, le livre témoignage de Sylvie Ortega Munos semble porté par une volonté tenace de rétablir sa propre vérité, d’évoquer au-delà de la souffrance vécue - « ce livre n’est pas une thérapie » nous prévient l’auteure - l’être intime qu’elle a bien connu ainsi que les difficultés qu’il a pu rencontrer au cours de sa vie (addictions diverses, blessures familiales) mais aussi toutes les joies partagées avec cet être. Ludovic Chancel souffrait de « bipolarité », terme actuel servant à désigner le trouble mental de la psychose maniaco-dépressive. Au sujet de cette « bipolarité » l’auteure a cette formule définitive : « Vivre avec un bipolaire, c’est être abonné aux montagnes russes. On vit sans cesse entre océan et mer noire » (page 86). Dans un style simple et convivial, par ailleurs dénotant un souci constant de précision - sans doute pour mieux décrire des situations compliquées (notamment familiales) ou des personnalités complexes (Sheila) - l'auteure évoque sa vie avec Ludovic Chancel, de sa rencontre à Londres avec le fils de Sheila jusqu’à sa mort tragique, après de multiples séjours en clinique ou en hôpital. A travers de courts chapitres, Entre océan et mer noire évoque pudiquement cette relation à la fois douloureuse et passionnelle. Egalement, toujours dans cette langue simple et un peu explicative, cette dernière évoque ses souvenirs : une enfance choyée, des incursions dans la coiffure et dans la danse, son entrée dans le mannequinat, qui lui permettra de rencontrer le Tout-Paris artistique, sa complicité avec ses enfants Chloé et Axel ou ses allers-retours entre Paris et Perpignan, ville qu'elle apprécie particulièrement. Au final, Entre océan et mer noire est un témoignage fort et intéressant. L'on sent bien que l'auteure tout en semblant les surmonter a connu des expériences particulièrement éprouvantes comme dans le passage suivant : « J’ai lu des choses affreuses, que Ludo s’était suicidé, qu’il prenait toujours de la cocaïne, etc. Toutes ces polémiques m’ont empêchée de vivre mon deuil sereinement. Aujourd’hui, je peux le dire, je n’étais pas préparée à vivre tout cela. J’ai été tellement blessée par ce déferlement de haine virtuelle que je comprends pourquoi Ludo ne parvenait pas à guérir. C’est terrible tous ces gens qui se lâchent, qui n’hésitent pas à raconter n’importe quoi en se moquant du mal qu’ils peuvent faire simplement parce qu’ils se sentent protégés derrière leurs écrans. » (pages 142/143)
Sylvie Ortega Munos, Entre océan et mer noire, avec la collaboration d'Emmanuelle Friedmann, éditions Hors collection - Documents et témoignages, 154 pages, 2018
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