Guitariste, pianiste, producteur, chanteur… Inlassablement, depuis une quarantaine d’années, Todd Rundgren élabore en solo ou en formation (Nazz, Runt, Utopia) [à ce jour une cinquantaine d’opus] un intéressant parcours musical zigzaguant entre pop, électro, rock et prog. Privilégiant les sonorités claviers/guitares, Rundgren crée souvent la surprise, inscrivant son œuvre, au fil des décennies, dans une ambitieuse série d’expérimentations musicales. Comme Zappa, Bowie ou des formations d’avant-garde reconnues comme Magma ou le Gong de Daevid Allen - récemment disparu -, Rundgren anticipe les tendances et styles, mitonnant ses sonorités tel un grand cuisinier qui multiplierait à l’envi les épices. En tout cas, Global (12 titres, 50 mn), le nouveau CD, constitue un excellent baromètre du talent de l’artiste mais aussi des limites de son inspiration. Ainsi, des titres comme « Evrybody », « Flesh & Blood » ou « Global Nation » se profilent assez plats avec des refrain calibrés, des percussions molles et des boucles de synthés répétitives. Heureusement, dans Global, le natif de Philadelphie se révèle beaucoup plus convaincant dans des titres gorgés de soul, de jazz ou de de R&B, comme dans le syncopé « Blind » aux cuivres délicats (Bobby Strickland au saxophone) ou le percutant « Earth Mother » surfant entre rap mélodique et free jazz sur fond de grosse techno. D’ailleurs, le mix sons synthétiques/musique noire populaire s'adapte particulièrement bien à la voix chaude et grave de l’ex-Utopia. Avec ses synthés légers et ses roulements percussifs feutrés, « Holyland », titre simple - un peu kitch mais agréable - offre un autre climat, orientant l’auditeur vers la pop world style Peter Gabriel des années 80. Quant à « Skyscraper », il renvoie carrément à des rythmologies disco et Motown du style Marvin Gaye/Diana Ross. « Rise » surprend par un crescendo ambient lorgnant vers Gong/Pink Floyd. Egalement, l’on signalera la qualité des ballades (« Soothe », « Fate »), notamment « This Island Earth », curieux et superbe titre psalmodié à la Jim Morrison sur fond de tempo samba et de climat psychédélique. Au final, Global, opus fidèle à la tradition d’éclectisme de Rundgren, se profile souvent très convaincant.
lundi 18 mai 2015
Global, le nouvel opus de Todd Rundgren
Guitariste, pianiste, producteur, chanteur… Inlassablement, depuis une quarantaine d’années, Todd Rundgren élabore en solo ou en formation (Nazz, Runt, Utopia) [à ce jour une cinquantaine d’opus] un intéressant parcours musical zigzaguant entre pop, électro, rock et prog. Privilégiant les sonorités claviers/guitares, Rundgren crée souvent la surprise, inscrivant son œuvre, au fil des décennies, dans une ambitieuse série d’expérimentations musicales. Comme Zappa, Bowie ou des formations d’avant-garde reconnues comme Magma ou le Gong de Daevid Allen - récemment disparu -, Rundgren anticipe les tendances et styles, mitonnant ses sonorités tel un grand cuisinier qui multiplierait à l’envi les épices. En tout cas, Global (12 titres, 50 mn), le nouveau CD, constitue un excellent baromètre du talent de l’artiste mais aussi des limites de son inspiration. Ainsi, des titres comme « Evrybody », « Flesh & Blood » ou « Global Nation » se profilent assez plats avec des refrain calibrés, des percussions molles et des boucles de synthés répétitives. Heureusement, dans Global, le natif de Philadelphie se révèle beaucoup plus convaincant dans des titres gorgés de soul, de jazz ou de de R&B, comme dans le syncopé « Blind » aux cuivres délicats (Bobby Strickland au saxophone) ou le percutant « Earth Mother » surfant entre rap mélodique et free jazz sur fond de grosse techno. D’ailleurs, le mix sons synthétiques/musique noire populaire s'adapte particulièrement bien à la voix chaude et grave de l’ex-Utopia. Avec ses synthés légers et ses roulements percussifs feutrés, « Holyland », titre simple - un peu kitch mais agréable - offre un autre climat, orientant l’auditeur vers la pop world style Peter Gabriel des années 80. Quant à « Skyscraper », il renvoie carrément à des rythmologies disco et Motown du style Marvin Gaye/Diana Ross. « Rise » surprend par un crescendo ambient lorgnant vers Gong/Pink Floyd. Egalement, l’on signalera la qualité des ballades (« Soothe », « Fate »), notamment « This Island Earth », curieux et superbe titre psalmodié à la Jim Morrison sur fond de tempo samba et de climat psychédélique. Au final, Global, opus fidèle à la tradition d’éclectisme de Rundgren, se profile souvent très convaincant.
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