Film de Marco Simon Puccioni [Ce que tu cherches (2002), L’abri (2007)], Comme le vent - inspiré de la vie d’Armida Miserere - évoque le destin tragique d’une des premières femmes directrices de prison. Drame social et intimiste, Comme le vent se profile avec des tonalités plutôt sombres.
Dès le début le réalisateur instaure un climat oppressant, plongeant le spectateur dans l’univers grisâtre des prisons italiennes et dans le déroulement de l’assassinat d’Umberto Mormile [Filippo Timi], le mari d’Armida Miserere. Dans un style cinématographique sobre et descriptif, Puccioni nous dresse le portrait d’une femme - interprétée par Valeria Golino - à la fois fragile et courageuse menant un triple et improbable combat : continuer son travail au sein de la direction des plus dures prisons, chercher par des moyens parallèles les coupables du meurtre et surmonter son traumatisme.
Comme le vent
Dans Comme le vent à travers son personnage féminin, l’on sent l’évidente sympathie du réalisateur pour Armida Miserere, qui se suicidera en 2003 à Salmone, connue comme « la prison des suicides ». Evitant le piège du mélodrame social et de la violence gratuite, Puccioni nous oriente vers un film psychologique sur fond d’univers carcéral, de rêves brisés et d’environnement mafieux. A l’obscurité de ce dernier - métaphore de la décadence et de la corruption de l’Etat italien - s’oppose ici l’énergie amicale d’Armida, ses amours simples et son idéal de justice sociale. Comme pour contrebalancer la forme sombre carcérale, Puccioni glisse de temps en temps ses personnages dans les espaces panoramiques, sauvages et lumineux de la campagne italienne. Confronté à l’énigme du suicide de son personnage, Puccioni dans un film un quelque peu méditatif nous propose quelques clés dans un vibrant portrait de femme happée par la vie.
Comme le vent, un film de Marco Simon Puccioni, Italie/France – VOSTF
Avec Valeria Golino (Armida Miserere) et Filippo Timi (Umberto Mormile)
Comme le vent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire