Surfant entre road-movie psychologique et documentaire historique, Les Vivants gravite autour de Sita, une jeune étudiante d’origine roumaine, réalisant des castings pour le compte d’une émission de téléréalité. La trame du long-métrage, qui est un peu flottante au début, démarre vraiment à partir de la découverte par la jeune femme, de passage en Autriche pour fêter les 95 ans de son grand-père, d’une photo de son ascendant le représentant en uniforme SS. Cet évènement déclencheur va entraîner Sita dans une longue quête vers un lourd secret de famille et la projeter dans l’histoire oubliée de ces Saxons de Transylvanie, fil d’Ariane douloureux qui lui fera découvrir que son grand-père était le gardien d’un camp de concentration.
Les Vivants
Habilement, Barbara Albert mêle présent et passé. Le quotidien de Sita se superpose à des bribes d’images de l’ex-officier SS Gerhard Weiss (son grand-père). La forme cinématographique se profile à la fois méditative et recherchée. Elle s’exprime par un espace musical, des plans rapprochés de visage et un style de montage tourné vers la ville et l’iconographie historique. Parfois, l’on pourra trouver certains passages un peu long. Mais l’ensemble du film dégage un fort climat, par cette quête même - comme initiatique - de Sita pour connaître la vérité de Gerhard Weiss, que ce soit par le questionnement de son entourage familial, le visionnage d’archives vidéo ou les confidences d’un écrivain bien informé. Film toujours d’actualité, Les Vivants offre une vision pertinente sur le devoir de mémoire, rempart toujours fragile mais nécessaire face à la multiplication des falsifications historiques à l'heure d'Internet et du Tout Info.
durée : 1 h 50
Les Vivants, un film de Barbara Albert, Autriche, VOST, 2014
Avec Anna Fisher (Sita), Hanns Schuschnig (Gerhard Weiss), August Zirner (Lenzi, père de Sita), Itay Tiran (Jocquin)
Les Vivants
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