Hélas, à l’écoute de ce premier disque éponyme de11 titres, Flying Colors laisse sur une impression mitigée [d’où le Joker]. Néanmoins, les qualités de l’opus compensent largement ses défauts. Et de bons titres confirment le savoir-faire de ces champions d’un rock américain prog-fusion à tendance mélodique. Avec ses riffs accrocheurs et chœurs chaloupés, « Kayla » séduit d’emblée, offrant au guitariste Steve Morse l’occasion de revenir à de félines arabesques pop celtic. « Forever In A Daze » - qui surfe sur un habile crescendo guitare/batterie - charme également par son rythme groovy. Quant à « Fool In My Heart » et « Blue Ocean », de facture classic rock, ils plairont à ceux qui apprécient à la fois pop sophistiquée et courtes envolées instrumentales. Le premier titre, avec sa touche toute californienne - timbre soul, légères touches pianistiques et délicates circonvolutions de guitare entre jazz et southern rock - sonne comme The Eagles ; le second, avec ses joviaux riffs et ses claviers légers, lorgne vers Toto et Foreigner. (Le crescendo guitare/batterie/claviers du début de « Blue Ocean » rappelle curieusement l’intro de « L.A. Woman » (!), un titre des Doors.)
Cependant, ce premier essai de Flying Colors paraît bien inégal. Les titres les plus connotés « rock » déçoivent. « Shoulda Coulda Woulda » veut visiblement trop en jeter avec ses effets stéréotypés de basse heavy. Quant à « All Falls Down », il assomme l’auditeur avec une basse lourdingue, des parties vocales chevrotantes et d’inutiles démonstrations percussives. L’on peut reprocher à Flying Colors ce côté patchwork trop prononcé que l’on retrouve parfois dans les deux grands groupes (Deep purple et Spock’sBeard), auxquels sont issus Steve Morse (guitare) et Neal Morse (chant/claviers). Les ballades, nombreuses et trop prévisibles semblent également l’autre point faible de Flying Colors. A l’écoute de « The Storm », l’on songe à du Bon Jovi (!) Heureusement « Infinite Fire » conclut plutôt bien cet opus inégal, offrant un agréable climat psychédélique avec la guitare space/bluesy de Steve Morse, accompagnée de claviers style ELP.
Flying Colors ? Décidément, un groupe aux couleurs bien changeantes…
Flying Colors, Flying Colors, Mascot Records, USA, 2012
A signaler :
concert de Flying Colors
mercredi 19 septembre 2012
Le Trianon – Paris 18e
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