André Brasilier dans son atelier
André Brasilier, Les Naïades, 2025
A l'Opera Gallery (Paris 8e) l'on peut découvrir l'oeuvre d'André Brasilier, des années 60 à nos jours. A 95 ans le peintre se rend quotidiennement à son atelier. Ses toiles récentes, mélangées à celles plus anciennes constituent une excellente occasion pour connaître ou revoir cet artiste rare, dont les tableaux très vivants, jouant sur le registre infini des formes et couleurs, orientent le visiteur vers une vision de la vie à la fois musicale et apaisée.
ll y a quelque chose d'intemporel, de complètement « hors modes » dans cette peinture à la fois simple, élégante et mystérieuse. Et l'on a l'impression que l'artiste dans son désir de représentation est stimulé par quelque chose d'essentiel. Fin observateur de l'oeuvre d'André Brasilier, Roland Doschka notait déjà - il y a tout juste 10 ans !- cette orientation majeure du travail créatif de l'artiste.
Dans Hymnes à la beauté dans l'Arcadie d'André Brasilier * il écrivait ceci : « L'économie de moyens picturaux, c'est-à-dire la réduction des formes à l'essentiel, est le but déclaré de Brasilier. Et cela concerne bien entendu non pas seulement la forme, mais aussi la couleur. Brasilier offre au regard le calme et c'est pourquoi il évite toute représentation de couleurs trop vives. »
Au sentiment de plénitude qu'inspirent les toiles de Brasilier certains pourront y trouver une pointe de nostalgie, voire de mélancolie. Au delà du jeu des apparences la peinture de Brasilier se révèle plutôt difficile à identifier. En effet, ses tableaux donnent l'impression d'un jeu constant entre réalité et rêverie. L'oeuvre picturale de Brasilier est peuplée de paysages oniriques, de scènes équestres et de figures féminines.
Brasilier a choisi comme modèle et muse sa femme. Depuis près de 60 ans c’est à chaque fois elle que l’on retrouve dans les portraits féminins. Une autre particularité, et pas des moindres, est chez lui le choix de certaines couleurs : noir, blanc, beige, côtoient le rose, le bleu et le vert, offrant de délicats contrastes qui accentuent l'aspect sensuel et chatoyant des représentations.
Dans ce jeu rayonnant de la forme et de la couleur Brasilier - qui a été fauviste et dont l'oeuvre rappelle un peu le climat poétique symboliste - semble s'inscrire dans cette puissante lignée d'artistes de premier plan ayant révolutionné les codes de la représentation : Pierre Bonnard, Paul Gauguin, Nicolas de Staël, Odilon Redon, Gustave Moreau...
André Brasilier, Femme au grand vase italien, 1988
[Le père d'André Brasilier, le peintre Jacques Brasilier (1893-1965) était très proche du milieu symboliste. IL était disciple d’Armand Point (1860-1932) qui avait créé à Marlotte, dans la forêt de Fontainebleau, la Confrérie Haute-Claire, mouvement pictural de tendance symboliste.]
« La peinture de Brasilier est une invite à rejoindre un monde généreux, enchanté par des bleus, des verts, des ors qui n'appartiennent qu'à lui…», a écrit Michel Déon, de l’Académie Française.
Que dire de plus ?
* David Rosenberg, André Brasilier, grand format, éditions Skira, 270 pages, 2015
Expo André Brasilier - 60 ans de peinture
Opera Gallery
62, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e
horaires : du lundi au samedi (10 h-19 h), fermé le dimanche
Entrée libre
jusqu'au 16 avril 2025
Que dire de plus ?
* David Rosenberg, André Brasilier, grand format, éditions Skira, 270 pages, 2015
Expo André Brasilier - 60 ans de peinture
Opera Gallery
62, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e
horaires : du lundi au samedi (10 h-19 h), fermé le dimanche
Entrée libre
jusqu'au 16 avril 2025
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