Cléo, Melvil et moi

Trois ans après Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, Arnaud Viard nous convie avec Cléo, Melvil et moi à une promenade cinématographique à la fois joyeuse et mélancolique dans le Paris du premier confinement. 

En 2020, le réalisateur Arnaud Viard profite du premier confinement pour écrire et réaliser Cléo, Melvil et moi, un film en noir et blanc qu'il tourne avec lui-même, ses enfants Cléo et Melvil, Marianne Denicourt et Romane Bohringer.

Cléo, Melvil et moi

Le film est une chronique musicale, autobiographique et intime des 55 jours de ce confinement à St Germain-des-Prés. Cependant, Cléo, Melvil et moi ne raconte pas la pandémie, ni le drame de cette dernière. C'est une sorte de journal intime avec des éléments fictionnesques. L'on voit le réalisateur avec ses « vrais enfants » et un des charmes du film réside sans doute dans l'aspect improvisé des scènes, que ce soit celles de rues ou celles de repas dans le petit appartement du père avec ses enfants. D'un point de vue esthétique, le film est aussi une réussite.

Cléo, Melvil et moi

Le réalisateur nous montre un Paris estival déserté en noir et blanc, de la place Saint-Sulpice au jardin du Luxembourg en passant par les rues avoisinantes des 5 et 6e arrondissements. L'utilisation de la voix off du réalisateur-protagoniste, qui y raconte minutieusement son enfance et son adolescence, contribue à donner à tout le film un parfum littéraire orienté vers la Nouvelle Vague et surtout Truffaut. Dans cet exercice cinématographique en noir et blanc, ce Paris peut nous faire songer à celui insouciant de la Nouvelle Vague, celui dans lequel Jean-Claude Brialy draguait gentiment les filles au Jardin du Luxembourg dans le court métrage Tous les garçons s'appellent Patrick (1959) de Godard ou celui où Corinne Marchand arpentait nonchalamment la géographie un peu lunaire de la Rive gauche dans Cléo de 5 à 7 (1962), film emblématique d'Agnès Varda.

Cléo, Melvil et moi

Enfin, clin d'oeil au cinéma de Jacques Demy (?), grand spécialiste des comédies musicales sixties, Viard fait une nouvelle incursion dans la comédie musicale avec une scène de danse entre lui et Marianne Denicourt (qui interprète la pharmacienne du quartier), rappelant son premier long métrage Clara et moi (2004) et le duo constitué entre Julie Gayet et Julien Boisselier. (Vincent Delerm a composé spécialement une chanson pour le film Cléo, Melvil et moi.)

Cléo, Melvil et moi

Dans ce rôle de père, partagé entre une séparation amoureuse, la garde alternée de ses enfants et une idylle amoureuse Arnaud Viard nourrit un personnage à la fois crédible et attachant. Dans Cléo, Melvil et moi, Arnaud Viard s'interroge sur sa vie et nous propose une  chronique sociale de la  récente  période écoulée.

durée : 1 h 13

Cléo, Melvil et moi, un film de Arnaud Viard

Avec Arnaud Viard, Marianne Denicourt, Romane Bohringer, Cléo et Melvil Viard Garcin

Cléo, Melvil et moi