lundi 31 mai 2021

Expo Yves Thos, affichiste de cinéma



A la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé l'on peut découvrir une intéressante sélection d’affiches créées par Yves Thos (1935-2020), artiste original dont les représentations cinématographiques sont passées à la postérité. Conçue par Guillaume Boulangé et Christian Rolot, cette exposition s’inscrit dans le parcours des expositions qui rendent hommage à l’affichiste en 2021, au Carré d’art de Nîmes, à Perpignan et à la Cinémathèque de Toulouse. Elle est organisée avec le concours de la collection Yves et Béatrice Thos et de l’Institut Jean Vigo. Elle présente principalement des affiches, des maquettes et des documents personnels de l’illustrateur. Yves Thos a débuté à l'âge de dix-neuf ans dans le métier d'affichiste de cinéma pour ne plus jamais le quitter. Il a peint ses premières affiches pour la firme « Pathé-Cinéma » et a été immédiatement reconnu et repéré par les plus grandes compagnies cinématographiques.

Le Masque de fer (Henri Decoin, 1962)
Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1959 - Pathé Films - Yves Thos - La Saif

Ces belles affiches parfois humoristiques, que l'on peut voir jusqu'à la mi-juillet à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, nous familiarisent avec les grandes thématiques des films dont on lui confiait l'illustration, les choix esthétiques dominants qui étaient les siens, ainsi que les trucs de métier d'un créateur que les commanditaires obligeaient à travailler presque toujours dans l'urgence. Parmi ses plus célèbres affiches on notera La Dolce Vita de Federico Felini ou celle, teintée d'érotisme de La femme et le Pantin (1959) de Julien Duvivier. Yves Thos pratiqua sur plusieurs décennies l'accroche visuelle avec son trait énergique, révélant alors une Brigitte Bardot aguicheuse ou les héros survitaminés du bon vieux cinéma familial des 50/60/70 comme Cartouche, Don Camillo, Monseigneur, Le Capitan ou Goldfinger.

Marie-Octobre (Julien Duvivier, 1959).
Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © Yves Thos - La Saif

On ressent l'importance des détails secondaires chez Yves Thos, ce qui donne souvent un caractère pictural à ses affiches. L'on mentionnera l'illustration originale, un peu à la manière d'un rébus, faite pour Le Confident de ces dames (1959) de Jean Boyer ou encore la désinvolture joyeuse et le clin-d'oeil historique à Napoléon pour celle de Madame Sans Gêne (1961) de Christian-Jacque. Quant au viril coup de poing hyperéaliste que l'on remarque dans La valse du gorille (1959) de Bernard Borderie, il a le même amusant aspect boomerang et définitif que le pouce crânement affiché d'Eddie Constantine dans l'affiche de Comment qu'elle est ? (1960) de Bernard Borderie. Cette dernière affiche, à la tonalité humoristique, joue sur les clichés du genre à la mode durant les années 50.

La Femme et le Pantin (Julien Duvivier)
Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1959 - Pathé Films - Yves Thos - La Saif

Le titre en lettres jaunes sur fond noir affilie implicitement le film aux romans de la célèbre Série noire.Signalons que outre l'affiche de cinéma, Yves Thos s'est exprimé dans d'autres domaines comme les couvertures de magazines, les jaquettes de livres et les campagnes publicitaires. (En 1965, au journal Pilote, il fut le concepteur de la couverture des albums de Bob Morane, Barbe Rouge et des Aventures de Tanguy et Laverdure.) Au final cette sympathique expo, à travers ses emblématiques affiches de films des année 50 aux années 80, permet au visiteur de découvrir un dessinateur novateur et malicieux encore méconnu du grand public.

Expo Yves Thos, affichiste de cinéma
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73, avenue des Gobelins
Paris 13e
horaires : mardi (13 h-20 h), mercredi, jeudi et vendredi (13 h-19 h), 
samedi (11 h 30-19 h)

jusqu'au 17 juillet 2021

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