lundi 29 mars 2021

Femmes fatales du cinéma


A travers 70 portraits et une fine analyse sur les égéries hitchcockiennes, les héroïnes des sagas télévisées ou encore les James Bond girls le journaliste et chroniqueur Mathieu Alterman retrace la chronologie passionnée de la femme mythifiée dans  le livre Femmes fatales du cinéma.

La femme fatale, en tant qu’archétype  existe depuis bien avant l’invention du cinéma. L'on songe notamment à la manière dont la propagande romaine dépeignit Cléopâtre en femme fatale, sulfureuse et dangereuse du fait de ses nombreuses relations avec les puissants politiciens de l’époque.  Mais c’est le septième art qui sans doute  a propulsé de la façon la plus vigoureuse le mythe de la femme fatale. A la fois érudit et léger  l'ouvrage de Mathieu Alterman, qui a eu la bonne idée d'incorporer dans son livre de nombreuses photos des vamps du début du XXe siècle à aujourd'hui -   nous en propose un large panorama de représentations cinématographiques.  Il nous raconte en filigrane une histoire de la séduction féminine sur fond de cinéma mais aussi de mode et de musique, y incorporant des figures aussi diversifiées que les chanteuses  Debbie  Harry ou Nina Hagen,  la styliste et artiste photographe Stephanie Renoma ou la styliste et influenceuse Louise Pandora. 

Rita Hayworth dans  Gilda (1946) de King Vidor 

Si l'on s'intéresse plus particulièrement à l'histoire du cinéma l'on notera que   le personnage de la femme fatale apparaît d’abord en Europe aux alentours de 1910. Le Danemark invente les « femmes vampires », l’Italie « les divas », l’Allemagne « les femmes araignées ». Quant à l'industrie cinématographique de Hollywood elle donne naissance à la « vamp » en 1914 dans A fool there was de Frank Powell. (Le film s’inspire du poème de Kipling The Vampire.) Dès lors, les caractéristiques sont fixées : la femme fatale au regard fascinant épuise les hommes par son ambition et ses appétits sexuels. Si le chapitre consacré aux héritières contemporaines fait la part belle aux représentantes culturelles (de la danseuse burlesque Dita von Teese à la modèle Elsa Oesinger, en passant par le duo musical Brigitte, l’ensemble de l’ouvrage se focalise sur la question du mythe cinématographique, à la lisière de la mode, du glamour, des enjeux sociaux de leurs époques et de leurs nationalités respectives (principalement américaines, françaises et italiennes).  

Mathieu Alterman, Femmes fatales du cinéma, éditions Quai des brunes, collection « Le temps des femmes », broché, grand format,  128 pages, 2021

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