Rassemblant près de 115 oeuvres marquantes la grande expo du Petit Palais retrace un siècle de révolutions picturales (1789-1914), des artistes hollandais les plus connus (Mondrian, Van Gogh, Jongkind) aux plus confidentiels (Sluijters, Breitner, Kaemmerer).
Organisée en collaboration avec le musée Van Gogh d'Amsterdam, l'expo Les Hollandais à Paris 1789-1914 évoque toute la richesse des liens amicaux et des échanges artistiques entre peintres hollandais et français, de la fin du XVIIIe siècle à l'aube du XXe siècle. De nombreux peintres hollandais s'installèrent à Paris. On apprend ainsi qu'à partir de 1850, plus d'un millier d'artistes néerlandais ont quitté leur pays, attirés par le dynamisme de la vie culturelle parisienne.
© Petit Palais / Roger-Viollet
Johan-Barthold Jongkind (1819-1891), Notre-Dame vue du quai de la Tournelle. Huile sur toile, 1852, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.
Jongkind, Van Gogh, Van Dongen ou Mondrian figurent parmi les plus connus. L'expo nous permet de découvrir aussi des artistes plus méconnus comme Van Spaendonck, Sluijters ou Maris. En tout cas l'expo nous fait partager toute la forte vision de la Ville Lumière par ces ces artistes au style diversifié. Amoureux de Paris, Jongkind peint Notre-Dame ; Van Dongen, la Galette ; Sluijters, le Bal Tamarin. Dans cette ville qu'ils ont choisie pour l'intensité de sa vie artistique, tous ces peintres ont noué des contacts avec des collègues français, y ont vendu des œuvres... L'expo montre particulièrement bien comment les séjours parisiens - courts ou longs - de ces peintres hollandais ont été décisifs. Egalement, elle confronte leurs oeuvres à celles d'autres artistes français majeurs comme Géricault, Cézanne, Monet, Picasso, Corot ou Signac...
© Collection Stedelijk Museum Amsterdam
Jan Sluijters, Bal Tabarin, 1907, huile sur toile, Amsterdam, Stedelijk Museum.
La scénographie du Petit Palais donne le ton : elle plonge le public dans les univers très différents de chacun des neuf peintres hollandais présentés, proposant des clés pour comprendre leur époque. Le parcours chronologique permet donc de découvrir des univers hollandais variés. Ainsi, l'on se promène entre Van Spaendonck, artiste spécialisé dans la peinture de fleurs - qui arriva à Paris en 1769 - à Mondrian, peintre beaucoup plus connu. (Ce dernier arriva dans la capitale française en 1911 pour exposer au Salon des indépendants aux côtés des cubistes de Montparnasse.) L'influence de certains de ces Hollandais fut même décisive. Selon certains historiens d'art des artistes tels que Jongkind ou Van Gogh ont apporté à leurs homologues français des thèmes et des couleurs puisés à la source du Siècle d'or hollandais.
Collection Stedelijk Museum AmsterdamGeorge Hendrik Breitner, Le Kimono rouge, 1893, huile sur toile, Amsterdam, Stedelijk Museum.
On découvrira entre autres Jacob Maris, un des représentants majeurs de l'école de La Haye, Frederik Andrik Kaemmerer, ou l'impressionniste somptueux George Hendrik Breitner dont l'on peut voir le très arty Le Kimono rouge (1893) d'inspiration japoniste. Ary Scheffer est aussi exposé. Il arriva en France en 1811 et s'imposa dès 1818 comme l'un des plus grands portraitistes de son époque. On lui doit environ 800 tableaux : paysages, sujets d'histoire, portraits... (Son atelier, devenu le Musée de la vie romantique, accueillait Delacroix et Ingres, mais aussi Chopin, Listz, Lamartine et George Sand.) Il fut d'ailleurs considéré en son temps comme l'un des artistes les plus représentatifs du romantisme.
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