lundi 9 octobre 2017

Expo Rubens, portraits princiers



Rassemblant environ une soixantaine d’œuvres dont près de 40 tableaux du grand peintre flamand, l’expo Rubens, portraits princiers nous présente les principales familles royales européennes du XVIIe siècle.


« Je considère le monde entier comme ma terre natale », écrivit Pierre Paul Rubens (1577-1640) dont l’œuvre entière est fortement liée au cosmopolitisme. Considéré souvent comme le plus grand peintre baroque de l’Europe du Nord, Rubens a pratiquement peint en Europe toutes les têtes couronnées de son époque. Ces dernières le connaissaient bien et admiraient son talent. Egalement, d’autres artistes peignaient les mêmes nobles modèles.

© The Norton Simon Foundation
Pierre Paul Rubens 
Portrait d'Anne d'Autriche, reine de France, c. 1622-25,
 huile sur toile, 120 x 96,8 cm.

A côté de Rubens, l’expo leur consacre judicieusement une place importante. Ainsi, l’on pourra découvrir des portraits princiers ou royaux réalisés par Velazquez, Champaigne, Brueghel de Velours, Vouet, Pourbus le Jeune, Van Dyck [qui fut son assistant]. On signalera le curieux tableau intitulé L’Infante Isabelle Claire Eugénie par Rubens et Brueghel de Velours. Il se situe dans la pure tradition du « portrait topographique », mi-paysage, mi-portrait. Représentant sa nation - les Pays-Bas espagnols - auprès des plus hautes instances, Rubens se distingue des autres étant un artiste ayant un rôle diplomatique.

BPC, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS
Pierre Paul Rubens 
Philippe IV, roi d'Espagne, vers 1630, huile sur toile, 112 x 84 cm.
Naturellement, le portraitiste des rois et princes n’est pas tout à fait le même que lorsqu’il peint des portraits de groupe et sa famille, dont il ne craint pas à travers la représentation picturale de nous suggérer les défauts. Les portraits que l’on découvrira au Musée du Luxembourg sont ambigus. Ils sont porteurs d’une évidente pompe (morgue ?!) par la majesté prêtée picturalement à l’exercice du pouvoir. L’aspect panégyrique saute aux yeux et peut prêter aujourd’hui à sourire, notamment à travers les représentations allégoriques de Marie de Médicis. Néanmoins, par la subtilité de la couleur et la remarquable maîtrise de la composition, bon nombre des tableaux de Rubens sont des chefs-d’œuvre. 

© Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado
Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, L’Infante Isabelle Claire Eugénie, Vers 1615 (ou plutôt vers 1618-1620 ?), 
huile sur toile 113 x 178,5 cm.

Au-delà des codifications simplistes (?), certains tableaux nous montrent même un aspect intime des monarques, comme dans ceux consacrés à Philippe IV d’Espagne ou à Anne d’Autriche. Un des intérêts majeurs de l’expo est d’avoir juxtaposé personnages historiques célèbres (Louis XIII, Anne d’Autriche, Charles-Quint) et souverains encore méconnus en France (l’archiduc Albert, les ducs de Mantoue, l’infante Isabelle Claire Eugénie).  En tout cas, c’est une belle occasion  de découvrir de puissants tableaux rarement montrés, réalisés par un des maîtres de la peinture européenne ainsi que ceux de ses illustres contemporains du XVIIe siècle.

Expo Rubens, portraits princiers
Musée du Luxembourg
19, rue Vaugirard
Paris 6e
horaires : tous les jours : 10 h 30-19 h, nocturne les vendredis jusqu'à 22 h

jusqu'au 14 janvier 2018

Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elizabeth II, 2017
Pierre Paul Rubens
Autoportrait, 1623, huile sur bois, 85,7 x 62,2 x 0,5 cm.

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