lundi 10 juillet 2017

Marie-Louise



Dans une biographie simplement intitulée Marie-Louise, Charles-Eloi Vial évoque le destin exceptionnel et la personnalité complexe de l’impératrice des Français. Son mariage avec Napoléon  fut un symbole de la paix fragile entre la France et l’Autriche.


En s’appuyant sur des archives inédites, Charles-Eloi Vial s’est penché sur un personnage historique à la fois controversé et méconnu. Nièce de Marie-Antoinette et fille de l’empereur François Ier et de Marie-Thérèse de Naples, l'Empereur avait exigé - après la victoire de Wagram - de se marier avec elle comme une condition de la paix avec l’Autriche.

Cette toile peinte par Alexandre Menjaud en 1812 a de quoi couper le souffle : le grand conquérant assagi au point de jouer les bons pères de famille auprès de Marie-Louise
Fontainebleau, Musée national du château de Fontainebleau

Vial consacre une large partie de son livre à l’idylle compliquée d’un des couples les plus célèbres de l’Histoire, de son mariage arrangé en France (1810) à son refus de suivre son célèbre mari à l’île d’Elbe (1814). Citant et commentant de nombreux extraits de lettres et correspondances (ambassadeurs, ministres, membres de la Cour, familles royales), Vial dresse un saisissant état des lieux des relations diplomatiques entre la France et l’Autriche au début du XIXe siècle. Ambitieux, ce livre épais mais jamais ennuyeux glane également une foule d’informations sur la vie politique, familiale et amoureuse du couple impérial.

Peint par Alexandre Dufay-Casanova en 1812, ce tableau commémore le banquet en grand couvert dans la salle de spectacle des Tuileries au soir du 2 avril 2012, où la cour se rassembla autour de la famille impériale, servie par les grands officiers de la Couronne.
Fontainebleau, Musée national du château de Fontainebleau

La naissance du tant attendu roi de Rome donna à Napoléon une légitimité dynastique certaine mais finalement sans lendemain. Après l’abdication de l'Empereur (avril 1814), Marie-Louise rentra dans son Autriche natale. Pendant les fameux Cent-Jours, elle resta à Schönbrunn. En 1816, elle prit possession du duché de Parme et ce dernier connut grâce à elle un régime beaucoup plus libéral que la plupart de autres Etats italiens. C’est sans doute la partie la moins connue de l’histoire de Marie-Louise : elle épousa juste après la mort de Napoléon le comte autrichien von Neipperg, dont elle eut deux enfants. Après la mort de von Neipperg elle se remaria en 1834 avec le comte de Bombelles, chambellan de la cour.

Ce daguerréotype de 1847 représente Marie-Louise quelques mois avant sa disparition.
Parme, musée Glauco-Lombardi

De cette étonnante figure historique jugée falote par certains de ses contemporains, qui sans doute lui préféraient la pimpante Joséphine, Vial dresse un subtil et  intéressant portrait intime et politique. Il écrit dans sa conclusion :

« Plus habile et intelligente qu’on aurait pu le croire elle [Marie-Louise] dépassa souvent les espérances de ceux qui voulaient simplement se servir d’elle ou l’utiliser comme un symbole. En France comme à Parme, consciente d’avoir un rôle à jouer dans la politique de son temps, elle se battit constamment pour défendre sa famille tout en protégeant les intérêts de ses enfants. » […]

Charles-Eloi Vial, Marie-Louise, éditions Perrin, 448 pages, 2017

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