Son précédent CD [Secret Symphony (2012)] surfait légèrement vers la pop électro. Quant à ce Ketevan, il reflète idéalement entre jazz, blues, folk-rock et pop sophistiquée le climat général de l’univers musical de cette jeune artiste internationale, d’origine géorgienne. Très léchée, la production de Ketevan brasse large : orchestration de cordes, cuivres somptueux, percussions tribales, accords chatoyants de guitare, piano aux accents arty (instrument très prisé de Melua, également guitariste). Les titres, quoique empruntant les chemins un peu prévisibles d’un classic rock postmoderne, proposent dans l’ensemble une séduisante diversité.
Katie Melua
Bref, l’on puise dans ce nouvel opus tout ce qui fait la marque de qualité « Melua », visiblement influencée par la musique traditionnelle irlandaise, les songwriters intimistes des seventies et par une pop soul/rhytm & blues à l’américaine style Mariah Carey/Shania Twain. Par leurs sonorités, certains titres peuvent rappeler Joni Mitchell (« Love Is A Silent Thief ») ou Kate Bush (« Sailing Ships From Heaven »). Avec brio et sensualité, la voix douce et voilée de Melua, parfois un peu rauque, serpente sur des registres variés : style cabaret/jazzy sur envolées d’ukelele et solo feutré de clarinet (« Idiot School ») ; romantiques balades folk (« The Love I’m Frightened Of », « Where Does The Ocean Go ? ») ; rythmes ska et boogie-woogie (« Shiver And Shake ») plaqués sur un habile crescendo guitare/basse/percussion ; swing jazz rétro à la Sinatra (« Chase Me ») ; musique classique contemporaine (« I Will Be There »)... Imprégnée de folk nostalgique, de jazz léger et de pop sophistiquée, Katie Melua s’inscrit dans un environnement musical incertain. Mais la qualité est au rendez-vous, et Ketevan se profile comme un disque agréable.
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