Pièce de Mitch Hooper mise en scène par l’auteur, Only Connect propulse d’emblée le spectateur dans l’univers des rencontres amoureuses sur fond de téléphone portable, d’internet, d’e-mails ou de tchats. Comédie à la fois mélancolique et drôle, Only Connect se profile comme une photographie réaliste autour de six personnages clés ayant en commun la volonté farouche de « se connecter ». Mitch Hooper, comme un naturaliste moderne, décortique la nature ambivalente de chacun d’eux par des dialogues efficaces, portés par de bons comédiens. A l’image de ses personnages à la fois insaisissables et familiers, insupportables et touchants, le climat général d’Only Connect zigzague entre amusante légèreté et gravité existentielle.
photo © Svend Andersen Only Connect
Hooper - qui a été l’assistant d’Harold Pinter - puise abondamment dans l'inépuisable vivier de la solitude urbaine et du désordre amoureux avec son lot de confrontations, de désirs, de refoulements et d’implications professionnelles. L’aspiration réaliste du texte de Hooper passe ici par une forme théâtrale attrayante, soucieuse de simultanéité. Plusieurs scènes se déroulent en même temps sur le plateau, offrant à Only Connect son climat étrange et compartimenté de phalanstère amoureux. Un flux permanent de mots et d’images défilent sur grand écran, proposant ainsi un mode narratif distrayant. Les e-mails, SMS et autres tchats des six personnages y apparaissent également, suggérant de façon amusante sentiments contradictoires et non-dits. Au final, Only Connect, qui surfe à la fois sur l’incertitude face à l’univers technologique et la complexité des relations amoureuses, possède tout l’attrait d’une pièce originale.
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