lundi 26 mars 2012

Beauté animale


Réunissant 120 œuvres (tableaux, dessins, sculptures), Beauté animale offre l’opportunité de découvrir l’art animalier à travers une large palette d’artistes de la Renaissance à l’Art contemporain.
D’emblée, l’on est surpris dans cette expo, dont le parcours thématique s’esquisse en trois sections - Observations. II Préjugés. III Découvertes. -, par la primauté accordée à l’animal, ici sujet central et non simple accompagnement décoratif de l’homme. Au fil des salles, animaux traditionnels (chiens, chats, chevaux) ou  exotiques, comme l’énigmatique casoar ou l’extravagant dodo défilent sous nos regards. Tous ces innombrables artistes, de Dürer à Jeff Koons (!)  expriment dans leurs tableaux leur sensibilité particulière vis-à-vis de l’animal. Parallèlement aux peintres les plus célèbres comme Rembrandt, Rubens, Courbet, Degas, Delacroix, Géricault, Bonnard,  Van Gogh ou Picasso, Beauté animale offre une tribune à de nombreux artistes plus confidentiels. La représentation animale varie, ou se maintient, tributaire des codes esthétiques de chaque époque. Ainsi, chiens, cerfs, chevaux et fauves, abondamment peints, exercent chez les peintres une fascination durable. A contrario,   le chat, animal considéré comme vicieux, connaît un long purgatoire avant d’être réhabilité au XIXe siècle par des artistes comme Steinlen ou Bonnard. Quant aux araignées, crapauds et autres chauves-souris, ils sont « reconsidérés » tardivement par Van Gogh et Picasso, ou plus récemment par César ou Louise Bourgeois

Anonyme allemand (?)
Les Oiseaux (1619)
Huile sur toile, 141 x 96 cm
Strasbourg, musée des Beaux-Arts
© Musée des Beaux-Arts, Strasbourg, photo M. Bertola


Théodore Géricault (1791-1824)
Tête de lionne (vers 1819)
Huile sur toile, 55 x 65 cm
Paris, musée du Louvre, département des peintures
© Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Christian Jean

Bref, cette « Beauté animale »    s'avère fortement influencée par son contexte  social. Des évènements majeurs comme la découverte du Nouveau Monde ou les écrits de naturalistes ou zoologistes comme Buffon ou Cuvier (sans oublier Darwin)  semblent avoir eu un ascendant décisif  sur la perception de l’animal, et donc sa représentation chez l'artiste.  Au-delà de leur intérêt historique, les œuvres exposées aux galeries du Grand Palais interpellent de façon variable. Par exemple les Oudry, avec leur cortège de chiens de chasse ou les ruminants de Potter  paraissent terriblement datés. En revanche, l’on sera surpris par la méditative Tête de lionne de Géricault ou par le raffinement pictural des Oiseaux d’un Anonyme allemand.   L’aquarelle stylisée Flamant rose d’Audubon ou les charmantes illustrations du Buffon des Familles de Rabier retiennent également l’attention.  De toute façon, l’expo Beauté animale se profile suffisamment consistante pour plaire à un grand nombre de visiteurs.


Beauté animale

Grand Palais (Galeries nationales)
entrée Clemenceau
Paris 75008

tous les jours, sauf le mardi de 10 h à 20 h, et nocturne jusqu’à 22 h le mercredi (fermé le 1er mai)

du 21 mars au 16 juillet 2012


Jeff Koons (né en 1955)
Caniche (1991)
Bois polychrome, 58,4 x 100,3 x 52,1 cm
Lisbonne, Museu Colecçao Berardo
© Musée Collection Berardo / Fondation d'art moderne et contemporain

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