Disponible actuellement en streaming sur toutes les plateformes numériques « La Vie » fait partie d'une série de chansons qui sortira sous la forme d'une trilogie sous le titre « La Vie, La Mort, L'Amour ». En 2026, les trois EPs seront réunis pour former un album complet. Quoique ne comptant que 4 titres ce premier EP - intitulé simplement La Vie - de la trilogie programmée de la chanteuse néerlandaise Anneke van Giersbergen n'en exerce pas moins une forte séduction.Avant de se lancer en solo en 2007 Anneke van Giersbergen avait fait partie de The Gathering, une des meilleures formations bataves oscillant entre rock progressif et heavy metal atmosphérique. En une quinzaine d'années elle est devenue une des voix féminines incontournables de la planète rock / metal, s'inscrivant souvent dans des projets ambitieux comme par exemple celui de The Gentle Storm [créé en 2014 en compagnie de son talentueux compatriote et multi-instrumentiste Arjen Anthony Lucassen] nettement orienté vers le metal symphonique. Quant à son dernier opus solo, The Darkest Skies Are The Brightest (2021), il révélait en pleine lumière la gamme étendue de ses influences outre le rock : gypsy, blues et jazz.
Le contexte d'écriture de La Vie est un peu spécial, vu qu'il a été écrit par Anneke Van Giersbergen peu après le décès de ses deux parents. A travers ces 4 belles chansons la Néerlandaise a choisi visiblement de célébrer la vie dans tous ses recoins. Le 1er titre « One More Nanosecond » oriente vers un pop rock à la fois sobre et impétueux. Entre de furtives envolées de claviers et l'écho assourdi de percussions légères son chant monte en crescendo, tantôt recueilli tantôt explosant. A l'adieu mélancolique aux disparus répond un chorus mystérieux et plein de vie où la chanteuse narratrice semble exprimer sa gratitude pour les moments passés ainsi que l'idée de permanence que sou-tend les agréables souvenirs enfouis (One minute to kiss you/A lifetime to miss you/I'd kill to be in your arms for one more nanosecond). Sur ce titre son timbre mélodique et haut perché rappelle un peu celui de Dolores O'Riordan (The Cranberries). Quant à « When I Die » c'est une chanson assez crépusculaire, qui par ses accents arty et ses allusions à la fin de l'existence n'est pas sans rappeler le lancinant climat du « Blackstar » de David Bowie.
C'est aussi une réflexion très personnelle sur la fin de vie mais également sur l'empreinte qu'elle peut laisser aux vivants. A travers un crescendo synthés/percussions aux accents space et orientalisants l''ex-chanteuse de The Gathering scande sa vision poétique du grand départ (When I die/I’ll return to the sky/She’ll take me home/ I’ll learn to fly). 3e titre de l'EP, « More Than A Thousand Words » oriente l'auditeur vers une pop légère et orchestrée aux accents new wave et glam rock. Particulièrement bien ficelé, c'est un titre rafraîchissant dans lequel transparaît une certaine dérision (Imagine, darling/ When one day We’ll be slow and old and grey/My shaky legs will find their way/Back to you). Enfin, « Heal Me » clôt en toute beauté cet opus bref et vibrant. La voix puissante et veloutée de la native du Brabant septentrional se glisse idéalement dans des contrées de musiques progressives où chaque son, chaque vocalise se détache de manière cristalline en cohésion avec la modernité de l'ensemble. En attendant les trois autres EPs qui paraîtront courant 2026, l'on recommandera ce premier volet ambitieux et sans chichis qui nous rappelle qu'Anneke Van Giersbergen est tout autant une redoutable rockeuse qu'une auteure-compositrice inspirée !
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