lundi 18 février 2019

Ashen Lights, le nouvel opus de Lalle Larsson Trio



Fruit instrumental du talentueux Lalle Larsson Trio, Ashen Lights est un opus aventureux et mélodique, surfant entre élégante fusion jazz et pop légère aux accents canterburiens.


Le groupe est formé de Lalle Larsson aux claviers, de Jonas Reingold (Karmakanic, The Flower Kings, The Sea Within) à la basse et de Walle Wahlgren (Cam, Agents of Mercy) aux percussions. Comptant 10 titres finement ciselés, ce premier opus du Lalle Larsson Trio serpente agréablement entre classic rock sophistiqué et musique classique contemporaine. Par sa haute technicité et la forme variée de ses compositions le jeu de Lalle Larsson rappelle souvent celui de deux talentueux claviéristes de la sphère prog/canterbury : Alan Gowen (1947-1981), qui s'illustra dans Gilgamesh et National Health et le - toujours - très prolifique Dave Stewart (ex. Hatfield and the North, Bruford et National Health).

Lalle Larsson live

L'on retrouve, notamment dans des titres sautillants comme « Last Venus », «Uriel's Moon » ou « Interstellaire » cette même orientation très british vers une pop légère subtilement tarabiscotée et un jazz rock aventureux voire exotique qui faisait tout le charme de pièces maîtresses du rock canterburien comme The Rotter's club (1975 ) de Hatfield and the North ou Of Queens and Cures (1978) de National Health. Par ses sonorités fusion très seventies Ashen Lights rappelle également Chick Corea, Allan Holdsworth ou Joe Zaniful. Il est bien sûr tout autant imprégné des expériences prog rock de son leader, qui fut claviériste chez Karmakanic et Electrocution 250. Depuis 1994, Lalle Larsson multiplie les projets entre metal, jazz fusion et prog symphonique. Par cette démarche caractéristique et ce goût permanent de l'innovation le Suédois se rapproche du Néerlandais Arjen Anthony Lucassen, autre musicien friand de projets avant-gardistes à travers son groupe Ayreon. Ce nouveau CD ne fait que confirmer la créativité tranquille de Larsson. Malgré quelques titres un peu redondants (« Homeland », « Meadows ») le trio fonctionne à merveille entre les touches aux accents futuristes de Larsson, la basse pulsative de Reingold et l'élégante frappe de l'ex-batteur de Agents of Mercy. « Aurores Dance » est un titre funky aux rythmes expressionnistes, rappelant un peu la nostalgie légère de l'opus Mr. Gone (1978) de feu Weather Report. Morceau mystérieux sur tempo lent « Tunnels within Tunnels » s'étire comme un serpent entre piano rampant et percussions légères. Opus instrumental aussi raffiné qu'intelligemment conçu Ashen Lights  propose une évasion parfaite à l'auditeur. 

Ashen Lights, Lalle Larsson Trio, Reingold Records, Suède, 2018

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