A la fois document humain et sociologique, Premières solitudes « fait parler » des lycéens d’aujourd’hui. A travers chacune de ces histoires, la réalisatrice Claire Simon [Récréations (1992), Les Bureaux de Dieu (2008)] évoque l’isolement et les attentes d‘adolescents de la banlieue parisienne.
Premières solitudes n’est pas franchement un film conventionnel. Né au départ d’une rencontre avec la cinéaste et dix élèves de la classe de première - spécialité Cinéma - du lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine, cette rencontre professorale filmée en vue d’un court métrage s’est muée progressivement en un projet plus ambitieux : faire parler ces adolescents de 16 à 18 ans de leur vie et et plus particulièrement de leur solitude sous la forme de dialogues entre eux.
© 2018 – SOPHIE DULAC PRODUCTIONS – CARTHAGE FILMS
© 2018 – SOPHIE DULAC PRODUCTIONS – CARTHAGE FILMS
Ainsi, l'on signalera l'émouvant témoignage d’Hugo sur son père irrémédiablement taiseux ou celui de Catia, évoquant sa famille nigériane qu’elle rêve de retrouver un jour. Subtilement, la caméra de Simon s’échappe parfois du lycée d’Ivry, se faufilant dans certains lieux emblématiques des ados. Ainsi, elle filme Manon, revenant en pèlerinage sur l’Ile Saint-Louis où sa mère avait un magasin ou encore Mélodie, entraînant son amie Judith dans le café parisien de son père, lui-même désireux de quitter la France et de finir sa vie au Vietnam. Délicatement restituées par la parole toutes ces tranches de vies finissent par constituer un témoignage vibrant tant sur l’adolescence que sur ses peurs et ses attentes. En tout cas, Premières solitudes se profile un document cinématographique fort, s'écartant du misérabilisme ambiant et nous laissant plutôt sur une note d’optimisme !
durée : 1 h 40
Premières solitudes, un film de Claire Simon, France, 2018
Avec Anaïs, Catia, Clément, Elia, Lisa, Judith, Manon, Mélodie, Tessa
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