lundi 5 novembre 2012

La Machine à explorer le temps


La Machine à explorer le temps (1895) est un roman d’anticipation de l’écrivain anglais H. G. Wells (1866-1946). Le metteur en scène Sydney Bernard propose la première adaptation théâtrale de l’œuvre d’anticipation du célèbre auteur de L’Ile du docteur Moreau (1896) et de La Guerre des mondes (1898).
D’emblée, cette adaptation de La Machine à explorer le temps, à la poésie curieuse de science-fiction, séduit naturellement par une vidéo astucieuse, des lumières féeriques et des décors étranges - la Machine (bien sûr), le grand tableau de formules mathématiques et d’autres surprises stylisées.
(Un ingénieux système de soufflerie invisible offre ce cadre magique idéal au parcours funambulesque des comédiens, virevoltant autour des décors.) La forme - souvent superbe - de ce conte de science fiction constitue le principal attrait d’un spectacle coloré mais intimiste.

photo © Josiane Quilivic - La Machine à explorer le temps

 En revanche, l’histoire même, alimentée par la passion utopique de Wells, convainc moins. Nourrie par le goût de la science-fiction politique et un discours socio-philosophique plutôt naïf, le texte paraît aujourd’hui quelque peu suranné. Contemporain à Jules Verne,  il se  profile à cheval entre le XIXe et le XXe siècle. L’adaptation théâtrale de cette Machine s’avère par moments des plus lassantes. Mais l’on peut faire abstraction des thèmes sous-jacents de Wells (allégorie de la lutte des classes, appréhension du progrès) et voir ce spectacle juste comme un divertissement poétique à plusieurs tableaux : l’arrivée de l’Explorateur sur Terre en l’an 802 701, sa rencontre avec les gentils Eloïs puis les méchants Morlocks… Les premiers nous sont présentés comme des habitants passifs et sans stress, heureux comme des enfants ; les seconds, comme des belliqueux et d’anciens esclaves - ils travaillent sous terre, ne supportent pas la lumière, et les nuits de pleine lune, ils sortent de leur tanière pour dévorer les  Eloïs !  
L’histoire de La Machine à explorer le temps ne donne pas forcément envie de lire Wells. Néanmoins, cette adaptation théâtrale constitue un joli spectacle tout-public que l’on peut apprécier en famille.


durée : 1 h 20

La Machine à explorer le temps, de H. G. Wells
Mise en scène : Sydney Bernard 
Théâtre de l’Alhambra
21, rue Yves Toudic
Paris 10e


du 25 octobre 2012 à 19 h au 17 mars 2013

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