photo © Eric Cucchi - Juste la fin du monde - mise en scène : Serge Lipszyc
Pièce phare de la féconde œuvre théâtrale (25 au total) de Jean-Luc Lagarce (1957-1995), Juste la fin du monde (1990), comme son titre le suggère, puise dans les thèmes propres à l’auteur du Pays lointain comme l'incommunicabilité ou le conflit avec la société (couple, famille…).
L'histoire de Juste la fin du monde se profile autour d’un homme, Louis (le narrateur). Pressentant sa mort, il rend visite une dernière fois à sa famille. Heureusement, la pièce, enrobée d' humour aigre et de cruauté psychologique échappe à tout naturalisme rébarbatif. La mise en scène persuasive de Serge Lipszyc nous fait pénétrer dans un climat permanent de tension autour de Louis, personnage complexe et fuyant, suscitant l’hostilité de tous, nourrissant en une seule journée la rancune de Suzanne (la sœur) l’aigreur de Catherine (la belle-sœur), le fatalisme mollasson de la mère et la haine atavique d’Antoine (le frère).
Simple et efficace, la langue de Lagarce, ancrée dans l’intime et le quotidien, donne tout son sel à cette farandole théâtrale, qui entre exaspération haineuse, silences évocateurs et harcèlement soft des personnages amène finalement le spectateur à plonger dans la vérité subjective de chacun. Le conflit entre Louis et Antoine, espace théâtral fort sur le plan dramaturgique, nous dévoile une opposition plus subtile - presque de classe - englobant langage et identité. Au parler-vrai d’Antoine, prolétaire sincère au ton percutant et rageur s'oppose la distanciation désinvolte et critique de Louis, propre à l’artiste ou à l’intellectuel.
L'histoire de Juste la fin du monde se profile autour d’un homme, Louis (le narrateur). Pressentant sa mort, il rend visite une dernière fois à sa famille. Heureusement, la pièce, enrobée d' humour aigre et de cruauté psychologique échappe à tout naturalisme rébarbatif. La mise en scène persuasive de Serge Lipszyc nous fait pénétrer dans un climat permanent de tension autour de Louis, personnage complexe et fuyant, suscitant l’hostilité de tous, nourrissant en une seule journée la rancune de Suzanne (la sœur) l’aigreur de Catherine (la belle-sœur), le fatalisme mollasson de la mère et la haine atavique d’Antoine (le frère).
photo © Eric Cucchi - Juste la fin du monde - mise en scène : Serge Lipszyc
Simple et efficace, la langue de Lagarce, ancrée dans l’intime et le quotidien, donne tout son sel à cette farandole théâtrale, qui entre exaspération haineuse, silences évocateurs et harcèlement soft des personnages amène finalement le spectateur à plonger dans la vérité subjective de chacun. Le conflit entre Louis et Antoine, espace théâtral fort sur le plan dramaturgique, nous dévoile une opposition plus subtile - presque de classe - englobant langage et identité. Au parler-vrai d’Antoine, prolétaire sincère au ton percutant et rageur s'oppose la distanciation désinvolte et critique de Louis, propre à l’artiste ou à l’intellectuel.
Enrichie par la gestuelle des comédiens, un éclairage original et des intermèdes choraux lunatiques, cette mise en scène de Juste la fin du monde constitue une opportunité de revoir ou découvrir le chef-d’œuvre de Lagarce.
durée : 1 h 30
Juste la fin du monde, de Jean-Luc Lagarce
Mise en scène : Serge Lipszyc
Théâtre de l’Etoile du Nord
16, rue Georgette Agutte
Paris 18e
du mardi au samedi à 21 h
du 6 novembre au 1er décembre 2012
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