Actuellement, l’on peut voir au centre Pompidou Panorama, la rétrospective consacrée au
peintre allemand Gerhard Richter, né
en 1932. C’est l’occasion d’observer les nombreuses toiles (130) - de 1960 à nos jours - d’un peintre
aussi connu au sein du marché de l’art que diversifié dans ses choix picturaux.
En effet Richter, dont les œuvres sont souvent inspirées de reproductions photographiques, nous propose là de grandes toiles abstraites marquées par le geste et la couleur et des tableaux d’inspiration figurative aux thèmes variés comme la nature ou les vanités. Artiste caméléon, réputé dans l’univers de l’art contemporain, les critiques l’envisagent tour à tour comme un hyperréaliste, un simulationniste, un conceptuel, un postmoderne… Son objectif est non pas d’instaurer un ordre esthétique nouveau, mais d’interroger le vocabulaire pictural existant, ses ambigüités et ses limites (*), lit-on ce mois-ci dans Beaux-Arts Magazine. Tout cela est fort intéressant mais résulte plutôt d’un débat entre spécialistes et initiés. Au-delà du vocabulaire souvent ésotérique des communicants de l’art, où souvent passion (de l’art) et snobisme se mêlent, l’on peut se demander si Panorama pourra séduire le grand public... Une question d’autant plus légitime que l’aspect expérimental imprègne fortement la peinture de Richter, et que l’on peut s’interroger en libre penseur sur son « intrinsèque originalité ». En tout cas, l’expo Gerhard Richter a tout pour mettre en appétit le consommateur (exigeant) de biens culturels : figure majeure de la peinture contemporaine, artiste friand de séries et de genres (portrait, paysage, peinture d’histoire, abstraction gestuelle…), déclaration fracassante gentiment nihiliste de l’intéressé (« Je n’ai rien à dire et je le dis »). D’emblée, Richter nous intrigue. Hélas, l’intérêt pour la peinture de Richter pourra vite s’effriter au cours du parcours de l’exposition. Les créations de Richter retiennent peu l’attention même si de temps en temps l’on est fortement séduit. Par exemple le triptyque Nuage (1) - ou les Marines (2) exposées - ne laisse guère de souvenir impérissable.
En effet Richter, dont les œuvres sont souvent inspirées de reproductions photographiques, nous propose là de grandes toiles abstraites marquées par le geste et la couleur et des tableaux d’inspiration figurative aux thèmes variés comme la nature ou les vanités. Artiste caméléon, réputé dans l’univers de l’art contemporain, les critiques l’envisagent tour à tour comme un hyperréaliste, un simulationniste, un conceptuel, un postmoderne… Son objectif est non pas d’instaurer un ordre esthétique nouveau, mais d’interroger le vocabulaire pictural existant, ses ambigüités et ses limites (*), lit-on ce mois-ci dans Beaux-Arts Magazine. Tout cela est fort intéressant mais résulte plutôt d’un débat entre spécialistes et initiés. Au-delà du vocabulaire souvent ésotérique des communicants de l’art, où souvent passion (de l’art) et snobisme se mêlent, l’on peut se demander si Panorama pourra séduire le grand public... Une question d’autant plus légitime que l’aspect expérimental imprègne fortement la peinture de Richter, et que l’on peut s’interroger en libre penseur sur son « intrinsèque originalité ». En tout cas, l’expo Gerhard Richter a tout pour mettre en appétit le consommateur (exigeant) de biens culturels : figure majeure de la peinture contemporaine, artiste friand de séries et de genres (portrait, paysage, peinture d’histoire, abstraction gestuelle…), déclaration fracassante gentiment nihiliste de l’intéressé (« Je n’ai rien à dire et je le dis »). D’emblée, Richter nous intrigue. Hélas, l’intérêt pour la peinture de Richter pourra vite s’effriter au cours du parcours de l’exposition. Les créations de Richter retiennent peu l’attention même si de temps en temps l’on est fortement séduit. Par exemple le triptyque Nuage (1) - ou les Marines (2) exposées - ne laisse guère de souvenir impérissable.
(1) Nuage, Gerhard Richter
(2) Mer, Gerhard Richter
(3) Ema, Gerhard Richter
(4) Annonciation, Gerhard Richter
(5) Bougie, Gerhard Richter
(6) 1025 couleurs, Gerhard Richter
(7) Juin, Gerhard Richter
(8) Glenn, Gerhard Richter
(9) série Aladin, Gerhard Richter
(10) Cage 4, Gerhard Richter
Et l’on se sentirait presque gêné de ce sentiment d’indifférence face à ces tableaux de genre, dont un panneau
signalétique nous informe qu ‘« avec ses grandes toiles (nuages,
marines, paysages, montagnes), Richter
se positionne en tant qu’héritier de la tradition romantique allemande et qu’il nous
invite à une expérience spirituelle [rien que ça !] liée à la contemplation d’une nature
grandiose, sublimée, impénétrable. » Puis l’on change complètement
d’ambiance, découvrant d’autres facettes de Richter, avec Ema (Nu sur un escalier) [3], un nu nimbé dans le
flou, ou l’Annonciation (4), d’après Titien, qui rappelle le goût du peintre
allemand pour la tradition picturale classique. Au fil du parcours des salles,
l’on passera successivement devant une Bougie (5) de la série des Vanités, les déprimants tableaux de la série des Paysages
urbains et les toiles politico-anxiogènes de la série consacrée à la Bande
à Baader. Face à cette déferlante
sombre, les joyeuses 1025 couleurs (6),
inspirés par les échantillons de couleurs proposés dans les magasins, offrent
un joyeux contraste. Egalement, la rétrospective du centre Pompidou propose un
choix important de toiles de Richter (années
80) d’inspiration abstraite, souvent monumentales. Certaines, d’une
grande puissance lyrique avec leurs éclaboussures végétales et fauves, sont vraiment superbes. Et les toiles Juin (7) et Glenn (8) entraîneront
le visiteur dans un tourbillon bariolé jaune/vert/bleu/rouge du plus bel effet.
Quant à la récente et très
prenante série des Aladin (2010) [9] ,
elle offre l’agréable vision d’un délicat onirisme. Pourtant, dans l’ensemble, l’expo
Panorama laisse sur une impression
mitigée. Que ce soit, par exemple, dans la série des portraits de la famille de Richter ou dans celle de Cage (10), tableaux produits pour la
Biennale de Venise en 2007, et inspirés par la découverte du peintre des
expérimentations musicales de John Cage,
l’on ressent toujours fortement l’empreinte expérimentale de Richter, ce qui suffit pour susciter l’attirance
ou l’agacement face à cette vaste entreprise artistique. En tout cas, l’oeuvre
de Gerhard Richter - star du marché et représentant typique
de tous les soubresauts de l’art pictural du XXe siècle -, qu’elle fascine ou
indiffère, constitue un sujet inépuisable de débat critique.
* Gerhard Richter,
peintre multitâche, par Itzhak
Goldberg, Beaux Arts Magazine, juin 2012.
Expo Panorama -
Gerhard Richter
Centre Georges Pompidou (galerie 1, niveau 6)
Ouvert tous les jours (11 h-21 h), sauf le mardi
Place Georges-Pompidou
Paris 4e
du 6 juin au 24 septembre 2012
Gerhard Richter
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